Tlemcen - La journée sans voiture anime la ville

De mémoire de Tlemcénien, jamais le cœur de la ville n'a vu une ambiance aussi mouvementée et chargée d'émotion, sans le moindre vacarme de voitures, tant les artères étaient calmes, silencieuses et vides.

En effet, à l'occasion d'une journée particulière sans voiture (la deuxième cette année) organisée par l'association de protection et de sauvegarde de l'environnement de la wilaya de Tlemcen (APSEWIT), la circulation des véhicules motorisés a été interdite samedi dernier de 9h00 à 16h30.

Un défilé impressionnant a envahi le centre-ville à partir de la trémie de Babwahran jusqu'à la citadelle historique d'El-Méchouar, en passant par la grande poste et la place Emir Abdelkader (près de la grande Mosquée) à la grande curiosité des passants.

Il faut dire que tout ce que le monde de l'environnement compte de représentants et de disciplines y a participé: clubs scientifiques de l'université, club forestier de Tlemcen, association de santé Sid El-Houari d'Oran, ONG R20 d'Oran, Parc national de Tlemcen, réserve chasse de Mascara et Tlemcen, chambre d'artisanat, centre cynégétique de Tsarifet, Algérie Télécom, clubs verts des communes de Tlemcen, associations de personnes âgées, groupes de trompettes, groupes sportifs de Tlemcen et Sabra, fanfares, associations de cavalerie, groupe de plongée sous-marine de Béni-Mester, association El-Assala, association Sibawaih, fleuristes, associations d'arts martiaux et aïkido, femmes en haïks, juniors de la Protection civile, cyclistes, l'humoriste Walid Seddiki, clowns, échassiers et mascottes, ainsi qu'un grand nombre de scouts et étudiants.

«C'est bien plus qu'une journée sans voitures, c'est une grande animation amusante, unique et symbolique pour lutter contre la pollution et les nuisances de l'automobile. Nos enfants se sont vraiment régalés dans ces artères vides et surtout ce grand défilé bien organisé qui a pris possession du centre-ville. On aimerait bien revoir cet événement tous les week-ends, ça nous soulage beaucoup et divertit nos familles. Il faut donner de l'espace aux piétons et aux vélos, pour rendre Tlemcen plus agréable et plus respirable!», dira à notre journal un riverain tout auréolé au milieu d'une foule dense.

Evidemment, très satisfait de la réussite de cette journée, Bouayed Morsli, le président de l'ASPEWIT, nous soulignera pour sa part: «Après la première journée sans voiture de l'année dernière, nous avons bien préparé cette nouvelle édition. Nous l'avons voulue plus ambitieuse encore, pour qu'elle devienne un projet véritablement co-construit, animé et incarné par tous les secteurs et citoyens d'ici et d'ailleurs. Nous remercions le wali de Tlemcen, la police, la Protection civile, la radio, les journalistes et tous ceux qui nous ont aidés de près et de loin à organiser cette journée dont l'objectif est ni plus ni moins que de sensibiliser la population contre la pollution de l'air et les nuisances engendrées par des voitures dans la ville.

Il ne faut pas oublier que la wilaya de Tlemcen compte quelque 350.000 voitures dont 70% roulent au diesel. Ce carburant a une grande part de responsabilité dans la pollution des agglomérations. Les voitures sont bel et bien les premières émettrices de particules fines que respirent les habitants dans les villes. Ces poussières en suspension dans l'air réduisent l'espérance de vie des populations et provoquent des maladies respiratoires et vasculaires. Dieu merci, des platanes existent encore pour absorber les rejets toxiques des véhicules, mais ça ne suffit pas!».

M. Bouayed Morsli va même jusqu'à proposer la mise en place d'une circulation alternée des véhicules au centre-ville de Tlemcen, pour lutter contre un épisode de pollution de l'air persistant dans la capitale des Zianides, sept jours consécutifs.

«Il y a d'autres façons de concevoir la mobilité en ville. Cette journée montre qu'on n'est pas obligé de tous nous balader avec une voiture personnelle», ajoutera-t-il.