Algérie

Tlemcen: La fetwa, un enjeu politique



Lors d'un point de presse tenu en marge des travaux du séminaire, Ghollamallah, interrogé, a réitéré ses propos sur la non nomination d'un muphti de la République. Il s'est contenté de dire que «c'est la prérogative du Chef de l'Etat».

En attendant la nomination à ce poste, il a indiqué que les muftis au niveau des wilayas assument leur rôle. Aussi, il a abordé le sujet de l'intérêt des prêts de l'ANSEJ. Cet intérêt n'est en aucun cas en contradiction avec les recommandations religieuses, expliquera-t-il. Il a affirmé avoir été interpellé par plusieurs jeunes sur cette question.

 Se prononçant sur la tenue du séminaire « La Fetwa entre impératifs légaux et défis de la mondialisation », Boumediene Bouzid, directeur de la culture islamique au niveau du ministère des Affaires religieuses, dira que « cette manifestation intervient à un moment opportun ». Et d'expliquer « après la fatwa du docteur El Kardaoui se prononçant en faveur des révolutions arabes et celle des oulémas saoudiens interdisant les manifestations populaires, nous nous retrouvons dans une situation où le politique envahit la sphère religieuse». Et d'ajouter: «Nous espérons que les travaux de ce séminaire apaiseront un peu les esprits et surtout recadreront les débats sur la question de la fetwa». M.Bouzid, qui se revendique davantage comme chercheur que haut cadre du ministère, a énuméré quelques-uns des objectifs assignés à ce séminaire s'inscrivant dans le cadre des activités de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture arabe».  Il dira que ce sera une occasion pour « rehausser » le rôle des oulémas de Tlemcen qui avaient produit un certain nombre de fetwas. Il citera, entre autres, Cheikh El Wancharissi et Cheikh El Maghraoui. Dans ce sens, il explique que certaines communications de ce séminaire ne manqueront pas de mettre en valeur les références et les particularités maghrébines. Parce qu'il est persuadé que « la fetwa obéit aussi à des conditions sociologiques ». D'un autre côté, notre interlocuteur émettra le vÅ“u que les recommandations de ce séminaire, dont les travaux se prolongeront du lundi jusqu'au mercredi, s'attarderont sur la question de ce qu'il a appelé « la fetwa électronique ». Pour lui, désormais « la fetwa n'est plus une somme de recommandations et d'injonctions ». Elle est devenue, selon ses termes, « une véritable industrie » et partant « une institution » au sens plein du terme. Abondant dans ce sens, il explique l'urgence de s'intéresser à cette nouvelle dimension de la fetwa. « Au Maghreb, et particulièrement en Algérie, nous avons lourdement pâti des fetwas qui nous inondaient par le biais des chaînes satellitaires et par le biais des sites internet». Soulignons que parmi les figures les plus en vue présentes dans ce séminaire, Cheikh Ahmed ben Hamed El Khalili, mufti du sultanat d'Oman qui a le statut de Premier ministre. On relèvera la présence de Saoudiens, d'alims en provenance de l'Afrique subsaharienne et d'un chercheur turc.

 Signalons que la cérémonie d'ouverture a eu lieu hier au siège de la direction de la réserve naturelle au Plateau de Lalla Setti, en présence du ministre des Affaires religieuses et du wali d'Oran.




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