Tlemcen: La capitale des Zianides à l'heure tunisienne

« C'est la première semaine culturelle de Tunisie qui intervient au lendemain de la révolution du 14 janvier; nous ne pouvons que nous en réjouir, d'autant qu'elle se déroule sur le territoire d'un pays voisin et frère, l'Algérie…», dira l'ambassadeur de Tunisie en Algérie, M. El Habib Mbarek, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des journées culturelles tunisiennes qui a eu lieu dimanche au palais de la culture. Au sujet de la situation en Tunisie, le diplomate ne se montrera pas très disert. Les Algériens ont, à ses yeux, plus de liberté. S'agissant des prochaines élections du 24 juillet, l'ambassadeur indiquera que les urnes feront le tri au niveau des 70 partis qui seront en lice et dont la plupart ne comptent pas plus de 5 membres. Quant au « spectre » des islamistes, il se montrera optimiste en précisant urbi orbi que c'est Benali qui a créé Ennahda de Ghennouchi. Son concitoyen M. Abdelaziz Ziani, chef de cabinet représentant le ministre de la Culture, M. Ezzeddine Bach Chaouch, mettra lui aussi en exergue le timing (politique) de cette première sortie maghrébine. Il se félicitera de la consécration de Tlemcen par l'ISESCO à l'instar de sa consoeur Kairouan en 2009. « La culture reste le seul moyen de rapprochement et de complémentarité entre les peuples du Maghreb… Le développement de la culture est un corollaire, une valeur sûre du développement durable…

C'est un facteur essentiel dans l'édification d'un Maghreb uni », soulignera-t-il.    Dans son allocution, M. Nourredine Othmani, conseiller représentant la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi, estime que « la participation de la Tunisie constitue un repère important par rapport à la manifestation « Tlemcen capitale de la culture islamique »… Notre appartenance à une aire culturelle, humaine et historique impliquant une communauté de destin nous dicte un rapprochement constant, des échanges réciproques et une solidarité mutuelle à l'ombre de la nouvelle ère configurée par le peuple tunisien au profit de ses enfants… Dans cette Tunisie nouvelle émergent les composantes d'un rayonnement tous azimuts et l'opportunité de recouvrer sa brillante gloire qui irradia la culture islamique, arabe et méditerranéenne… ». La cérémonie, qui s'est déroulée en présence des autorités locales, à leur tête, le secrétaire général de la wilaya (représentant le wali), le coordinateur national de la manifestation et le représentant de la ministre de la culture KhalidaToumi, de l'ambassadeur de Tunisie à Alger et de l'envoyé spécial du ministre de la Culture tunisien, sera marquée par un spectacle purement soufi donné par la troupe Soulamia de Beni Khiar sous la houlette du choriste en chef Cheikh Mohammed Hadj Ali qui dédiera son répertoire aux deux saints vénérés, Sidi Mehrez et Cheïkh Bellahcene Chadly. Auparavant, le charismatique poète Djemal Sli' « saluera » à cette occasion Tlemcen à travers « Tahia litilimcen » avant de rendre un vibrant hommage à la Révolution du Jasmin « Tadj Leïla » qui fera vibrer d'émotion et de sympathie la salle. Il convient d'indiquer que le programme dense des journées culturelles tunisiennes, qui s'étale du 22 au 25 mai, comporte plusieurs volets illustrés par des films, des pièces théâtrales, des concerts de musique, des soirées poétiques, des conférences et des expositions. L'alternance, pour ne pas dire la concomitance des activités et des spectacles entre le palais de la culture de Mansourah et la maison de la culture du Mechouar, risque de fausser un tantinet l'agenda de tout un chacun, d'autant que ces journées tunisiennes coïncident (se télescopent) avec la semaine aurésienne (Khenchela, Batna et Oum El Bouaghi).