Algérie

TLEMCEN : LA CAPITALE DE LA CULTURE ISLAMIQUE CLOTURE SES FESTIVITES



C'est dans la soirée de mercredi dernier que se sont éteints, au palais de la culture «Abdelkrim Dali», les lampions de la manifestation de 2011 dédiée à «Tlemcen, capitale de la culture islamique», en présence de Khalida Toumi, ministre de la Culture, qui était accompagnée de M. Noureddine Yazid Zerhouni, vice-Premier ministre, représentant (à priori) le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, président en l'occurrence de la commission de préparation de ladite manifestation. La délégation officielle comptait aussi les membres du corps diplomatique accrédité à Alger, du moins ceux invités dans ce cadre, ainsi que la sénatrice Zohra Drif Bitat et une pléiade d'artistes algériens du monde du cinéma, du théâtre et de la musique, dont Adjaïmi, Bouadjadj, Mena'i, Sonia, Rachedi, Lamari, Ougroud, Kechroud, Saouli, Kouiret et Hilmi, entre autres, avec le précieux concours de l'ONCI. Notons la présence à titre «privé» du ministre du Travail, Tayeb Louh. Illustrée du slogan «Allah, Allah alik ya Tlemcen», la soirée de clôture était placée sous le signe triptyque du symphonique, du mystique et du patriotique. La scène était majestueusement occupée par l'orchestre symphonique national, avec la chorale de «Alhane wa chabab» conduite par Kouider Bouziane, d'une part, et par la troupe de cornemuses du Haras El-Djoumhouri avec son ch'ur, d'autre part. L'ensemble orchestral était dirigé tour à tour par deux maestros, le syrien Missak Baghboudarian et l'algérien Rachid Saouli (Abdelkader Bouazzara étant le directeur de l'OSN et Rabah Kadem le chef de ch'ur). A l'affiche, deux solistes syriens, Muslim Rahal (nay) et Issam Rafee (oud), le duo tlemcénien Karim Boughazi et Meriem Benallal. Mais le clou de la soirée était la superbe prestation de la jeune et non moins gracieuse soprano tunisienne, Yosra Zekri. Sa voix d'opéra a fait vibrer le palais de la culture et a empli de dilection le public présent d'autant qu'elle le gratifia d'une chanson religieuse intitulée «Mohamed Rassoul Allah» du compositeur Djamil Salama, qui fut interprétée par Yasmine El-Khayam en générique du feuilleton éponyme diffusé sur la RTA, il y a une trentaine d'années. Un très beau morceau d'anthologie exhumé pour la circonstance par Abdelkader Bouazzara, directeur de l'OSN. Il faut savoir que Yosra est pour la seconde fois l'hôte de «Tlemcen 2011». En mai dernier (2011), elle s'était produite à la maison de la culture dans le cadre d'une tournée artistique dédiée «A la gloire des Zianides», accompagnée toujours dudit orchestre sous la baguette de la maestria Zahia Ziouani. La soirée s'est terminée en apothéose avec l'exécution de l'hymne national «Qassamane» (une fusion harmonieuse de l'OSN avec le ch'ur du Haras El-Djoumhouri et la chorale de Alhane wa chabab). Plusieurs artistes ont été honorés à cette occasion. Citons Rachid Saouli, Missak Baghboudarian, Kouider Bouziane, Yosra Zekri, Meriem Benallal, Karim Boughazi ainsi que le chef de la troupe de cornemuses. Mme Khalida Toumi a été elle aussi honorée au nom de la population tlemcénienne. La soirée de clôture sera animée par le duo médiatique Abdoun (El-Ardia) et Nawel (El-Bahdja). A noter l'absence de climatisation dans la salle qui était pleine à craquer d'autant qu'il faisait chaud ce jour-là. Ceci dit, et au regard de la forte affluence et la météo favorable, cette cérémonie aurait dû être organisée au sein du théâtre de plein air de Koudia (le Grand Bassin étant exclu à cause de la mésentente entre la ministre et le wali). Dans son allocution fleuve prononcée pour la circonstance, la ministre de la Culture parlera du bilan des réalisations au titre de «Tlemcen 2011» comme elle évoquera la célébration du cinquantenaire de l'indépendance nationale, sans oublier d'aborder la question de la démocratie par rapport à la prochaine échéance du 10 mai. «La démocratie autant que la culture ne s'importent pas», soulignera-t-elle en illustrant son propos avec un adage du terroir: «Mallass tinak yasdjalak». Elle déclamera dans la foulée l'immortelle «Iliade» de Moufdi Zakaria dédiée à l'Algérie. A l'égard du wali avec qui elle est en bisbille, elle usera à cet effet d'antiphrase «blanchissant» du coup, avec un tact diplomatique déconcertant, le premier responsable de la wilaya qui «nous a offert l'hospitalité; il était toujours présent aux différentes manifestations, il est aujourd'hui parmi nous…», alors que ce dernier, faut-il le noter, brillera par son absence, boycottant ladite manifestation depuis son lancement jusqu'à la fin. «Wa el fahem ya f'ham», expliquera-t-elle en quittant le palais de la culture pour l'hôtel Renaissance de Lalla Setti. En marge de cette clôture, la ministre de la Culture, en visite de travail de deux jours, procèdera à plusieurs inaugurations dont la bibliothèque principale de lecture publique Mohamed Dib d'Imama (un modèle qui sera reproduit dans les autres wilayas), le centre des études andalouses (annexe du CNRPAH), les pavillons d'expositions Mohamed Farah, le théâtre de plein air de Koudia (confondu sur le programme en français avec le théâtre de verdure Cheïkh Larbi Bensari, ndlr), le palais de la culture Abdelkrim Dali et la salle de cinéma Djamel Eddine Chanderli. Au CEA truffé de slogans «Allah djamil wa youhibou el djamel», la ministre tombera admirative devant la jolie vasque ornée d'antilopes blanches à l'instar des lions de l'Alhambra de Gharnata dont elle promet de redorer les blasons avec du bronze (dès l'enveloppe dégagée). Idem pour le plafond de l'auditorium qui «pèche» par la géométrie (surface plane au lieu d'une coupole). L'architecture dudit centre a été calquée sur celle du fabuleux palais andalou (réplique). Au fait, dans quelles conditions s'est faite l'opération de baptisation des nouveaux établissements (sachant que les décrets de création ne sont pas encore, si l'on en croit, publiés sur le J.O)' Des architectes et des artistes décorateurs seront honorés par la ministre à cette occasion. Tel un leitmotiv, Khalida Toumi ne cessera de rendre un vibrant hommage, à chaque étape de sa visite, à «toutes ces jeunes compétences algériennes à qui on doit faire confiance». La représentante du gouvernement fera visiter à cette occasion le palais royal du Mechouar au corps diplomatique qui l'accompagnait. Rappelons que la clôture, qui devait se dérouler le 16 avril dernier conformément au calendrier arrêté, a dû être reportée suite au deuil décrété lors du décès du premier président de la République algérienne, Ahmed Ben Bella. Enfin, il convient d'indiquer que «Tlemcen 2011» passera le flambeau de la culture islamique à Ispahan (Iran) en 2012, sous l'égide de l'ISESCO.




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