La sécheresse a fait de 2023 une année dramatique pour l'agriculture. Face à ce constat, certains fellahs se servent des eaux usées (non traitées) pour irriguer leurs champs agricoles notamment les pastèques et les melons à cause du manque d'eau et ce, contrairement à ceux des territoires du Sud du pays, qui cultivent sans problème ces gros fruits juteux se distinguant des autres fruits par leur eau sucrée (92%). « C'est une pratique dangereuse pouvant nuire aux consommateurs qui s'alimentent excessivement en été des pastèques et melons récoltés des vergers irrigués avec des eaux polluées ! Il faudrait accentuer les contrôles pour surveiller et interdire ce genre d'irrigation risquée des cultures maraichères car le choléra est fortement associé à l'utilisation d'eaux polluées d'irrigation. Les pastèques et melons irrigués aux eaux usées et vannes peuvent provoquer la contamination des consommateurs. Le virus du choléra provoque non seulement des épidémies après la consommation des fruits irrigués avec de l'eau usée, mais il est aussi responsable de plusieurs pandémies », prévient un médecin généraliste de Tlemcen contre cette pratique d'irrigation assez courante. Selon nos informations, certains fellahs recourent aux eaux polluées pour irriguer ces plantes herbacées cultivées cette année dans leurs parcelles. Un ingénieur agronome retraité précise, que «la loi interdit strictement l'irrigation avec les eaux usées brutes, considérées comme une des principales causes des maladies à transmission hydrique ». Il faut souligner dans ce contexte que ce phénomène menaçant la santé des citoyens est fortement combattu par les services agricoles et la Gendarmerie nationale, qui mènent des opérations de destruction des champs de cultures maraîchères et de saisie des pompes de refoulement d'eau et ce, après les constatations dument établies par une commission spécialisée prouvant l'utilisation de l'eau des égouts des oueds et du réseau d'assainissement. Plusieurs affaires d'activités illégales d'irrigation des produits agricoles avec les eaux usées impliquant des fellahs ont été portées devant la justice.Cependant, beaucoup de choses restent à faire en matière d'épuration des eaux usées pour l'usage agricole. Pour faire face à ce phénomène et en prévision des sécheresses futures, la réutilisation d'eaux usées conformes aux critères de l'organisation mondiale de la santé, pour les cultures maraichères comme pour les agrumes et oliviers, apparaît comme une solution durable et responsable, pour protéger la santé des citoyens. A noter que les eaux usées épurées dans la station d'épuration d'Aïn Hout rendent d'énormes services aux agriculteurs de la plaine de Hennaya, qui font un usage précieux de cette méthode d'irrigation responsable avec des eaux usées réutilisées.
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Posté Le : 16/05/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com