Tlemcen - L'hiver, la solitude de la campagne

Les derniers frissons d’automne annoncent un hiver glacial, le froid s’est installé depuis plusieurs jours dans la région de l’extrême ouest. Les inquiétants signes de sécheresse qui menaçaient au début de l’automne ne sont qu’un mauvais souvenir pour les fellahs.

De la plaine de Remchi au nord, jusqu’aux collines de Béni Snous en passant par les monts de Fillaoucene, la campagne des labours a transformé le paysage, ce qui augure souvent une bonne saison agricole. Les barrages ont atteint un niveau appréciable et rassurant pour le reste de l’année.

Selon les services de la météo, d’autres précipitations importantes sont attendues sur l’ensemble de l’Oranie et notamment sur les hauteurs où les premières neiges ont fait une brève apparition provoquant une chute de température dans la ville de Sebdou et l’Aricha.

D’ailleurs, tout au long de la route qui mène vers la Saoura, il n’y pas plus de cheptel, les éleveurs sont partis vers des cieux plus cléments, en attendant le retour du printemps.

Il faut tout juste rappeler que dans certaines zones reculées, l’hiver se fait sentir autrement par les populations qui vivent dans des conditions difficiles.

En parcourant les chemins de campagne en cette période, vous remarquez ces femmes qui bravent le froid et s’aventurent à l’intérieur des forêts pour ramasser du bois.

Dans les localités d’El Khemis, de Aïn Youcef et dans toute la campagne, le ramassage du bois se fait toujours à cette période avant l’apparition du grand froid. La bouteille de gaz quant elle est disponible, coûte cher pour ces gens démunis qui vivent dans un autre siècle. Le transport aussi est quasi inexistant car la plupart des routes sont coupées dès le moindre orage.

Encore une fois, il faut rappeler que la politique entamée il y a quelques années pour améliorer les conditions de vie des citoyens n’a pas changé grand-chose au niveau du monde rural.

En passant près du petit village de Tadjmout, c’est tout le désarroi de l’Algérie profonde qui vous rappelle que vous êtes à mille lieues de la civilisation.

Pourtant, au niveau de l’exécutif, le développement du monde rural était la priorité et il faut aussi le dire que d’importantes enveloppes ont été investies pour rétablir un tant soi peu d’équilibre avec le monde urbain qui a été plutôt bien servi, à l’exception de certains quartiers de Mansourah ou Chetouane.

Si les habitants de ces quartiers expriment de temps en temps leur colère en occupant la rue, ce n’est certainement pas le cas dans la campagne plutôt paisible.

L’hiver est là, certains le passeront au chaud, d’autres le vivront comme un calvaire. Les SDF qui faisaient partie du décor ont disparu de la grande place… c’est tout un signe.

M. Zenasni