Algérie

Tlemcen L'émission «El-Qaâda», hôte de la capitale des Zianides



Après Constantine et Oran, l'émission télévisée « El-Qaâda » reflétant les multiples facettes de l'Algérie, animée par la pétillante mais non moins populaire Lynda Tamadrari, est sortie des studios stéréotypés de «Canal Algérie» pour planter son décor, cette fois-ci, à Tlemcen, «ville d'art et d'histoire» (un «éponyme» de l'ex-SIT, cher à Alfred Bel et repris à travers les panneaux touristiques), à l'effet de découvrir la richesse des traditions de la Médina. Initialement prévu au Méchouar (géré par l'OGBC), l'enregistrement en «faux direct» aura, finalement lieu demain (ce vendredi 28 mars), au sein du patio au style mauresque de la superbe bibliothèque centrale Dr Abdelmadjid Meziane d'Imama. C'était M. Omar Triqui, président de la fondation Cheïkh Larbi Bensari qui avait donné le «scoop» en annonçant la nouvelle, jeudi dernier, depuis la salle Es-Saâda (ex-Colisée) d'Oran où se déroulait le festival «Layali El-Medh» organisé par l'association «Ennahda». Et pour cause. Il nous confiera que, c'est sur son initiative, que «El-Qaâda» a inscrit Tlemcen sur son agenda. A ce propos et à titre de rappel, le président de la commission culturelle et SG du comité des fêtes auprès de l'APC de Tlemcen, M. Hamza Chérif Abdelaziz, avait adressé une missive virulente à l'endroit d'«El-Qaâda», l'accusant ouvertement de «boycotter la culture de la «Perle du Maghreb»» (publiée dans «Lettres de proximité» / Q.O du 06/02/07). Il convient de noter, dans ce contexte, que cette émission culturelle a accueilli, dernièrement, ladite fondation avec à sa tête M. Omar Triqui et rendu hommage à Cheïkh Abdelkrim Dali à l'occasion de la commémoration du 30è anniversaire de son décès initiée par l'association «Tarab El-Assil» de Tlemcen. En matière de culture, la cité des Zianides souffre, aujourd'hui, d'une anémie criante. Le paysage «immatériel» s'est dégarni, dernièrement, de quatre figures populaires qui ont laissé un vide difficile à combler, en l'occurrence Karaouzène Abbès dit «Ba'Hamou» (tisserand et «mémoire populaire»), Benhadi dit «Mustapha El-Moghrabi» (musicien et boyaudier), Cheïkh Mohamed Benguerfi dit «Azizou» et El-M'qadma Fadéla Boukhalfa (prédicatrice et cantatrice funéraire). Au titre de la musique, nous citerons deux «survivants» qui sont Cheïkh Mustapha Brixi et Hadj Ahmed Mellouk (zernadji par ailleurs), tous deux grabataires (sans oublier Cheïkh Mohamed Ghaffour de Nedroma et Hadj Ghouti Fekhikhri de Ghazaouet). A noter que le festival national de la musique andalouse ne se tient plus depuis 2005. Une annulation qui entraîna une pétition des associations musicales locales à l'adresse des plus hautes autorités de l'Etat. En guise de compensation ou plutôt de substitution, il a été institutionnalisé aux lieu et place, un festival du Haouzi. «Il n'est pas question que le festival de Haouzi supplante celui de la musique andalouse et il se pourrait qu'il refasse son apparition sur l'aire culturelle si, bien entendu, il y a une volonté de la part des collectivités locales et de la commission des fêtes qui a un budget pour cela», avait souligné M. Miloud Hakim, directeur de la Culture, lors d'un point de presse à l'occasion de la 1ère édition du festival du Haouzi (juin 2007). En lutherie, deux noms, «héritiers» de cet art occupent la scène: Braham Abi Ayed et Keireddine Bouabdallah. La bijouterie-joaillerie est représentée par le vieux Baba Ahmed de Derb Sidi Hamed et le tissage (industriel) par Hadj Mostafa Lachachi (par ailleurs mécène et bienfaiteur). Quant à l'artisanat féminin (medjboud et tal), ce métier qui constitue un créneau porteur, est exercé par de nombreuses femmes. Et pour cause. La réputation de la «chedda» tlemcenienne a dépassé la frontière de la capitale des Zianides, voire du pays. Le cortège nuptial de «moulay el-malik» drapé d'un burnous blanc et montant un cheval, suivi de la zorna «t'bel» fait toujours partie du décor « immatériel » festif de la ville. Au chapitre culinaire, la spécialité gâteaux vient en tête avec «el-kaâk (gimblettes en couronne), «el-griouèche» et «el-maq'rout» (qui sont «commercialisés» à Derb el-yhoud et Bab el-h'did ou préparés sur commande). La «braniya» (aubergines frites, cuites dans une sauce aux pois chiches avec viande de mouton ou de préférence de chevreau) est un plat de choix, en «vertu» de l'adage tlemcenien: «Maklat el-braniya fi dar el-klouche fama», outre la fameuse «hrira» probablement d'origine marocaine. Il convient d'indiquer que la cité des Zianides a eu, auparavant, à accueillir diverses émissions culturelles, notamment télévisées, à savoir, en guise de baptême TV: «Miroirs» de Rabah Filali (retransmise en direct de l'hôtel Les Zianides/novembre 1996), «Nadi El-Fananine» de Afifa Maâlem (au restaurant «El-Assila» du Mechouar avec comme invité d'honneur le regretté Cheïkh Boubekeur Benzerga/2000), «Saïf bladi» de la station de Constantine (Marsat Ben M'hidi, entre autres/2002) et «extra-territorialement» «Mesk Ellil» animée par la sulfureuse Sandra (en direct du complexe «Nabil» de Rachgoun géré par Rachid Medelci/2004). Enfin, il faut signaler que l'émission «El-Qaâda» passera (en différé) ce vendredi (28 mars 2008) sur «Canal Algérie» à 21h heure locale. Bon spectacle!


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