Promouvoir l'artisanat, élaborer des programmes de formation pour les techniciens supérieurs sur la base de l'approche des compétences pour les spécialités de la bijouterie, la dinanderie et la céramique traditionnelles, revaloriser l'artisanat en tant qu'ambassadeur de la culture algérienne tout en sauvegardant le patrimoine national, tels sont globalement les objectifs du séminaire national qui regroupe les artisans et enseignants représentant le secteur du tourisme et l'artisanat de 17 wilayas qui se réunissent du 9 au 12 du mois courant à l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle de l'artisanat et du tourisme (INSFP) d'Imama à Tlemcen.
«L'enjeu, aujourd'hui, pour la formation professionnelle n'est pas de créer des diplômes dans une posture adéquationniste en multipliant des formations initiales aux niveaux I, II, III et V, mais plutôt de construire des parcours d'évolution pour éviter l'enfermement dans des emplois peu qualifiés en s'appuyant sur l'accès à des formations qualifiantes. Aujourd'hui, notre défi est surtout de promouvoir l'artisanat et les métiers de bijouterie, dinanderie et poterie. L'objectif de ce séminaire, initié en collaboration avec la chambre de l'artisanat et des métiers de Tlemcen, est de monter des programmes de qualité avec une courte durée, et qui tiennent compte du patrimoine culturel. Notre souci est de cibler l'apprentissage sur le niveau V de qualification», a expliqué le directeur de la formation professionnelle, M. Ramdane Remache, qui souligne que dans le domaine de l'artisanat par exemple, les activités considérées comme très qualifiées se diversifient et s'adaptent à des contextes d'exercice de plus en variés.
Medelci Djezzar Sidi Mohamed, céramiste et maître-artisan, indique en effet que «la méthode pédagogique recherchée par tous les maîtres-artisans de ces wilayas est celle qui se démarque d'une logique d'acquisition de savoir de l'apprenti au profit du développement de compétences générales et techniques. Les entreprises cherchent surtout des profils qui s'adaptent à l'évolution de leurs métiers et non des diplômés sans compétences ni savoir-faire.
Au niveau de notre institut, nous voulons établir des programmes d'apprentissage pour la formation des techniciens supérieurs qui pourront non seulement affronter le terrain par leur savoir-faire, mais aussi pour pourvoir former des apprentis dans l'artisanat».
Pour sa part, le directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers, M. Hamitouche Djilali, a noté que «la chambre de l'artisanat et des métiers est un acteur incontournable de la formation des apprentis dans des entreprises artisanales.
Notre chambre qui gère le registre de l'artisanat et des métiers encourage toute action visant la promotion et le développement du secteur de l'artisanat et des métiers, notamment l'artisanat traditionnel et d'art, de production de biens, et de services. Un fond de promotion de l'artisanat traditionnel et d'art apporte l'aide et l'assistance à tous les projets susceptibles de promouvoir l'artisanat pour financer l'achat d'équipement et de confection des supports promotionnels».
Dans ce cadre, l'on apprend que la chambre de l'artisanat et des métiers de Tlemcen a procédé à la formation de vingt femmes-apprenties dans le métier du tapis traditionnel, et ce dans le cadre d'un projet pilote lancé dans la daïra de Sebdou. Seize d'entre-elles sont déjà opérationnelles et activent par le biais des dispositifs d'aide à l'emploi (ANEM, DAS…).
Plus de 150 femmes seront formées dans ce métier à l'horizon 2016.
Il faut souligner dans ce contexte qu'en dépit de la forte concurrence que lui oppose le tapis industriel, le tapis traditionnel, un pur produit du terroir et de bonne qualité, très riche par son authenticité, a tout le potentiel pour réussir sur le marché national et international à condition qu'il soit modernisé dans un esprit de créativité et d'innovation.
La tapisserie traditionnelle locale est concentrée principalement dans la région de Béni-Snous, Nedroma et Tlemcen.
Grâce à ses origines plus que millénaires et à son travail savamment révélé au travers des fils du métier à tisser par un savoir-faire féminin jalousement légué de mère en fille, le tapis maintient toujours sa cote de notoriété.
Les nombreux participants du séminaire très riche en enseignements, fouinent dans les profondeurs du secteur de l'artisanat pour le replacer dans les segments de la création et de la diversification.
Selon M. Chaïb Draa, consultant en tourisme, des recommandations seront proposées lors du séminaire pour la promotion de ce secteur stratégique.
*Photo archive de l'ancien atelier de dinanderie de Dar Nahasse Qacentina, avant son aménagement en atelier-galerie d'exposition. Il est situé à la vieille ville de Souika, plus précisément au quartier de Sidi Bouanaba (Par Akar Qacentina).
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Posté Le : 12/06/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: dinanderie.e-monsite.com ; texte: Khaled Boumediene
Source : Le Quotidien d'Oran du mercredi 11 juin 2014