Algérie

Tlemcen: L'Aïd... sans mouton !



Des accolades et des congratulations entre la famille et les proches et les amis, pour souhaiter de vive voix un «Aïd Moubarak», des bêlements des bêtes sacrifiées et des odeurs de «bouzelouf» émanant des foyers durant l'Aïd El Adha, célébré samedi. Il faut dire que c'est une grande effervescence qui a marqué toutes les agglomérations de la wilaya de Tlemcen. Cependant, il y a des choses qui ne sont pas belles à voir.De nombreuses familles ont renoncé au rituel du sacrifice en raison de la baisse du pouvoir d'achat et de la situation inhabituelle provoquée par la cherté des moutons dont le prix a dépassé toutes les prévisions. «C'est la première fois de ma vie que j'ai été contraint à renoncer à égorger un mouton pour ma famille ! Je travaille dans une station de lavage de voitures mais je n'arrive pas à économiser un peu d'argent pour acheter le mouton de l'Aïd en raison de la cherté de la vie et du pouvoir d'achat qui ne cesse de s'éroder.
C'est pour ça, que je n'ai pas pu assumer le rituel du sacrifice cette année. Que voulez-vous que j'y fasse, Allah Ghaleb !», lance Mohamed qui prend aussi en charge sa mère handicapée. Expliquant en outre que la flambée des prix des moutons n'a pas connu de chute même à la veille de l'Aïd, c'est-à-dire le vendredi soir.
De son côté, Mansour, un père de famille sans emploi, explique que l'ouverture des marchés «Rahma» n'a pas eu d'impact sur les prix exorbitants des moutons. «Nous avons appris que des marchés Rahma allaient être ouverts pour casser le diktat imposé par des spéculateurs, mais, il n'en fût rien ! Le prix du mouton a augmenté d'environ 15.000 DA par rapport à l'année précédente ! Un mouton qui coûtait 40.000 DA l'année passée a été cédé à 65.000 DA cette année», affirme-t-il. Et d'ajouter : «d'habitude, des éleveurs viennent en grand nombre du sud de la wilaya et font des remises intéressantes la veille de l'Aïd au niveau de nombreux points de vente de moutons, comme par exemple à Zenata et Hennaya. Mais, cette année, ils n'ont rien voulu céder. Ils sont retournés avec leurs camions pleins de moutons ! J'espère de tout c?ur, qu'un jour on pourra au moins acheter un mouton par facilités !».
Par ailleurs, de nombreux fonctionnaires et employés se sont rendus vers Mecheria, Naâma et El Bayadh, des régions connues pour l'élevage de cheptels. «Il y a plus de clémence dans ces régions du Sud et puis on achète directement chez les éleveurs, pour éviter les prix faramineux imposés par des spéculateurs qui sautent sur l'occasion pour opérer une véritable mainmise sur le marché et enflamment les prix des moutons», souligne un agent de la CNR de Tlemcen.
A noter que l'association «Kafil El Yatim» de Tlemcen, fidèle à ses habitudes de venir en aide aux familles démunies, a procédé, cette année dans la joie et le partage, à la distribution de plus de 200 moutons (un mouton par famille). Selon Chakib Boublenza, les moutons ont été achetés à Mecheria pour contourner les intermédiaires et offrir des bêtes aux orphelins.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)