Algérie

TLEMCEN : KOUDIA FAIT FACE A UNE DECHARGE SAUVAGE



Sur un terrain rocheux et surhaussé, une cité de 270 logements sociaux participatifs (LSP), a été érigée, en 2001, juste en face du groupement d'intervention et de réserves de la gendarmerie (GIR). Elle se trouve à quelques encablures du Palais d'exposition du patrimoine islamique de Koudia, au nord de Tlemcen, et au bord de la RN 22 menant au rond-point de Ain-El Hadjar qui relie l'autoroute Est-Ouest.
Le rêve des propriétaires de ces immeubles de Koudia, était le même que celui de millions d'Algériens, ils avaient cru trouver le paradis: un terrain, un appartement, un environnement calme où faire grandir des enfants, vivre leurs vieux jours. Sauf qu'au fil des mois, la résidence s'est transformée en ville fantôme, voire en véritable décharge à ciel ouvert qui s'est développée en l'absence totale des contrôleurs de l'environnement, et ces habitants vivent, depuis quelques années, un véritable cauchemar… déchets ménagers, pneus, carcasses de machines à laver ou de télévision, gros blocs de béton, chutes de carrelage, déchets plastiques, ferraille, sciure de bois… s'amoncellent dans un ravin. Depuis les fenêtres des appartements on peut apercevoir la décharge, et les monticules de gravats jetés dans des tracteurs. Un triste panorama ! Les habitants craignent surtout pour leurs enfants qui vont parfois y jouer. Hocine un résident de cette cité, nous propose un petit tour sur place, dimanche. Tout en slalomant entre les détritus, lui et quelques voisins ont exprimé leur indignation. «Ici, c'est l'autre visage de Tlemcen, capitale de la Culture islamique», ironise, non sans sérieux, Hocine, le résident le plus remonté de la cité. «Attention, à gauche, des ronds à béton! Méfiez-vous des ordures, à droite!» C'est tout simplement un dépôt sauvage ! La visite s'annonce périlleuse. «Rentrons chez nous, c'est un véritable parcours du combattant», expliquent ces riverains «soldats» en lutte contre les déconvenues. «La situation est de plus en plus catastrophique», commentent-ils. Aujourd'hui, la décharge sauvage menace même la cité des 50 logements évolutifs ainsi que le quartier très populaire de Koudia (plus de 10.000 habitants). «C'est une véritable catastrophe !», indique un fonctionnaire de la cité des 270 logements. Et les espaces verts… n'en parlons pas, c'est une véritable jungle, poursuit-il. En somme, Koudia et ses habitants s'estiment «un peu comme des animaux ! Des tracteurs et des camions déversent, à longueur de journée, les déchets sur ce site, et personne ne bouge le petit doigt. C'est incompréhensible !». Avec cette décharge, la cité des 270 logements porte très mal son nom. Pourtant, lorsqu'on s'y promène, on aperçoit l'amas de détritus, qui est dissimulé de l'autre côté de l'oued, derrière un talus. Mais il suffit de monter au deuxième étage d'un immeuble pour avoir une vue choquante sur le lieu de l'imposante décharge. «J'ai déjà aperçu des camions et des tracteurs qui y déchargent en pleine journée, mais c'est assez récent, avant, il y avait juste un peu de terre. Visuellement, ça gâche encore plus le paysage, déjà que la vue est loin d'être splendide », estime un enseignant de Koudia. Par ailleurs, outre ce problème qui persiste à Koudia, depuis des années, la population fait face aussi au phénomène de l'invasion des moustiques qui proviennent des eaux usées que déverse l'oued, où coulent les rejets d'eaux du CHU de Tlemcen, qui traverse la localité au côté ouest. Durant cette période estivale, la population a été assaillie par les moustiques dont certains sont de potentiels vecteurs de maladies, et d'espèces véritablement amatrices des eaux usées qui menacent la vie de beaucoup de citoyens de cette région et transforment leurs nuits en un calvaire de chasse aux insectes. En effet, attirés par l'humidité du milieu, mais aussi l'insalubrité, ces insectes sont en nette prolifération, d'autant plus que les campagnes de démoustication n'ont jamais été entreprises dans cet oued. Des citoyens, rencontrés dans ces quartiers, dénoncent fermement ce qu'ils qualifient de «défaillance» des services de l'assainissement de l'APC, qui ne jouent pas leur rôle, comme il se doit à Koudia.


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