La matinée de vendredi dernier a été marquée par l'annonce de la disparition de l'une des figures de la guerre de libération nationale de la wilaya 5 de Tlemcen : la moudjahida Khelif Fatma à l'âge de 87 ans. Plus connue sous le qualificatif de guerre de « Kheira Djoundia» que lui avaient adjoint ses compagnons djounouds de Béni-Snous, cette femme au destin exceptionnel a également hérité d'un autre surnom après l'indépendance : « la martyre vivante ». Elle a intégré (très jeune), en janvier 1956, les rangs de l'Armée de Libération Nationale (ALN). Ayant fait preuve de grandes qualités de courage et de sacrifice, la défunte a participé le 6 juillet 1956 à une première bataille contre l'ennemi français, qui a duré 3 jours et 3 nuits dans la région de Béni-Bahdel. Puis elle prit part en 1961 à une deuxième bataille acharnée, celle d'Ouled M'hamed à Djebel Moutas qui domine la vallée de Béni-Bahdel. Blessée puis arrêtée par les parachutistes de l'armée française, l'héroïne est faite prisonnière dans le sinistre centre de torture « Château » de Sebdou et condamnée à cinq ans de prison. Elle a subi dans ce centre les pires tortures commises par les tortionnaires français qui ont osé jusqu'à lui couper les deux mains afin qu'elle ne reprenne plus sa mitraillette contre eux au maquis. Son courage a étonné tous les infâmes bourreaux du « Château » de Sebdou, car, juste après les amputations opérées sur les deux mains, cette femme courageuse lève ses mains et lance avec des youyous « vous croyez que vous allez rester longtemps ici, vous vous trompez ! Vive l'Algérie ! ». Après l'indépendance, cette femme courage portait toujours les stigmates et marques durables laissés par les tortures.Elle a été inhumée vendredi après la prière du dohr au cimetière de Sidi Senouci à Tlemcen, en présence du wali de Tlemcen, Benyaïche Ali, du président de l'APW, Bekhechi Mohamed, du sénateur Ouraghi Ahmed et de nombreux moudjahidine, des proches de la défunte et de nombreux citoyens.
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Posté Le : 25/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com