Le parc national de Tlemcen, situé au sud
de Tlemcen (à un jet de pierre), s'étend sur une superficie de 8.225 hectares
et couvre des richesses naturelles et culturelles importantes se résumant en un
patrimoine forestier, faunistique et floristique ainsi que des sites naturels,
historiques et archéologiques. D'après le directeur du parc national, M. Kazi
Tani Saïd, ce réservoir de biodiversité unique dans toute la région renferme
une multitude d'unités écologiques: la chênaie qui est la formation la plus
importante (elle s'étend sur 2.564 ha et se trouve sous forme de peuplements
mixtes à chêne-liège, chêne vert et chêne zen), la pinède est la deuxième unité
du point de vue importance (elle est composée de peuplements artificiels), les
falaises et affleurements rocheux (un autre aspect de la diversité paysagère et
écologique), le milieu aquatique représenté par le barrage du Mefrouch et
l'ensemble des ressources hydriques (pour ce qui est de la richesse hydrique,
on note la présence d'environ 35 sources à débit variable allant jusqu'à 8
l/s), et les garrigues et les formations de dégradation (elles sont de moindre
importance phytoécologique et comptent 2,5% soit 23 espèces de la flore et 49%
soit 70 espèces de la faune).
Le
parc en question fait, en effet, partie des écosystèmes les plus riches de la
Méditerranée et la flore dans cette zone est riche et diversifiée. On y
rencontre 904 espèces dont 22 sont protégées par la loi, 31 endémiques, 38
rares, 27 très rares, 54 champignons et 70 plantes médicinales qui sont sujets
à une surexploitation. Par ailleurs, 141 espèces animales se rencontrent au
sein du parc. Quelque 100 espèces d'oiseaux, 16 espèces de mammifères, 18
espèces de reptiles et 7 espèces d'amphibiens sont recensées à travers le parc
national. Mais le monde des insectes et des parasites que constitue l'essentiel
de la biodiversité terrestre reste, selon M. Kazi, très mal connu. Sans oublier
que beaucoup d'espèces qui se développent dans les milieux inconnus vierges,
disparaissent sous l'influence de l'homme ou d'autres phénomènes, sans avoir
été répertoriées ni étudiées pour être classées espèces en voie d'extinction ou
disparues. Officiellement et depuis 1600, 816 espèces ont été perdues, surtout
sur les îles qui abritent l'essentiel de la faune et de la flore, où l'homme a débarqué.
Selon les spécialistes, 87 mammifères, 131 oiseaux, 303 mollusques, 92
poissons, 22 reptiles, 90 espèces de plantes et quelques insectes se sont
«volatilisés» depuis cette date. Pour limiter ces dégradations, le parc
national de Tlemcen s'est fixé des objectifs primordiaux de réhabilitation et
de maintien des habitats et écosystème. Selon M. Kazi, le premier objectif est
de réhabiliter le patrimoine forestier dont la subéraie de Hafir et Zarifet et
la pinède de Tlemcen, «cette dernière qui constitue un peuplement de protection
vient de bénéficier d'une opération visant sa réhabilitation, sa protection et
une remise en forme de son infrastructure de récréation».
En
parallèle à cet objectif, le parc national a visé la stabilisation de la
population riveraine par une opération d'écodéveloppement. D'autre part et pour
mieux protéger les patrimoines existants et qui dépassent largement la
périphérie de l'aire protégée, l'administration du parc national compte étendre
les limites de l'aire protégée vers le sud et le sud-ouest sur une superficie
de près de 90.000 hectares et qui regroupe un patrimoine très riche en matière
de faune, flore, ressources hydriques, géologie (richesse touristique, présence
de grottes, systèmes souterrains, etc.) et paysages.
Pour clore, le parc national de Tlemcen est une mine en matière
d'écotourisme (qui repose sur les richesses naturelles et le patrimoine
culturel et s'oppose par contre au tourisme de masse qui repose, lui, sur d'autres
paramètres), qui permet aux touristes, entre autres, de scruter la nature,
savourer les vols et l'observation des oiseaux et pourquoi pas participer à
certaines récoltes comme celle du liège. Seulement l'activité gagnerait à être
encadrée et des mesures rigoureuses doivent être entreprises pour relancer ou
épauler ce qui s'y produit actuellement. Et ce, en étroite collaboration avec
des ONG, des organisations de protection de l'environnement, des collectivités
locales et autres tour-opérateurs.
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Posté Le : 28/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com