Tlemcen: Eté caniculaire et fontaines à sec

Alors que le mercure est particulièrement élevé depuis quelques jours, la cité des Zianides est très fréquentée cet été. Outre les habitants qui vaquent chaque jour à leurs occupations, des touristes affluent des quatre coins du pays pour faire du shopping dans les quartiers commerciaux et visiter les sites touristiques de cette ville attirante, qui tire son nom de « Thala m'sen » signifiant en berbère « Fontaine à deux sources ». Aujourd'hui, avec la disparition de la plupart des fontaines d'eau publique et points de fraîcheur dans la ville, cet atout hydrique de Tlemcen perd de plus en plus son sens. Il est quasiment impossible pour les personnes à la rue de se rafraîchir, boire suffisamment d'eau, en ces journées estivales aux températures très élevées. Pour ces nombreux visiteurs ou pour ceux qui ne peuvent plus rester en intérieur aux heures les plus chaudes, et de privilégier les lieux climatisés, les piscines ou les plages, déambuler dans les ruelles de la ville et des quartiers périphériques en ces journées de fortes chaleurs, est un vrai casse-tête. « Il y a des femmes, des enfants et des personnes âgées dans nos rues qui n'ont pas accès aux fontaines ou à un simple robinet pour se rafraîchir ou étancher leur soif face en ces journées de chaleur », alerte Abdelhak, un ancien habitant du quartier d'Agadir, qui regrette cette situation de disparition et de tarissement des anciennes fontaines de la ville. « Il n'y a pas si longtemps, des quartiers de la ville étaient dotés de fontaines et de points d'eau, qui rendaient d'énormes services aux habitants et aux passagers.Il y avait 3 fontaines à R'hiba et Sidi El Wezzane, Bab El Djiad, Bab Sidi-Boumediene, El Medress ainsi qu'à la rue de Sidi Hamed, Sakiet Essbaa de la place des martyrs, Mechouar, Derb Messoufa et également en face du ‘café riche' et à côté des bâtiments de Sidi-Lahcène. Il faudrait penser à faire revenir toutes ces fontaines qui jaillissaient telles des perles de cristal pour le bien être des habitants et des visiteurs. Le site de Lalla Setti qui attire beaucoup de visiteurs manque cruellement de points d'eau pour permettre aux gens qui y viennent de toutes les wilayas du pays pour changer d'air et découvrir ce bel espace de villégiature. Il y a également la grotte féerique de Béni-Add à Aïn Fezza, qui connaît une forte affluence pendant ces vacances mais qui ne dispose d'aucune fontaine d'eau dans les parages. Si nous sommes pour la plupart habitués, la canicule qui sévit fragilise les personnes âgées et les enfants.
Il faudrait multiplier ces points d'eau partout car les épisodes caniculaires sont tout autant dangereux pour ces personnes que les périodes hivernales», ajoute-t-il. Selon un médecin, de nombreux patients victimes de fortes chaleurs sont accueillis aux services des urgences du CHU de Tlemcen. « Nous avons enregistré des cas de déshydratation et de coups de chaleur, notamment chez les publics les plus fragiles. Un plan canicule s'impose en cette période des vagues de chaleur qui mettent les corps à rude épreuve.
Des conseils utiles doivent être diffusés au grand public lors de cette saison estivale qui s'accompagne souvent de vagues de chaleur, afin de le sensibiliser aux bons gestes à adopter et pour se préparer aux risques associés aux températures élevées et atténuer les effets sanitaires de la vague de forte chaleur qui peuvent être très graves. Il faut lancer des messages aux citoyens pour éviter toute exposition à une température extérieure élevée.
Les périodes de fortes chaleurs favorisent certaines pathologies, aggravent les pathologies préexistantes ou conduisent à l'hyperthermie, surtout chez les personnes particulièrement fragiles, tels que, les personnes âgées de plus de 65 ans, les nourrissons, les femmes enceintes, les travailleurs manuels travaillant notamment à l'extérieur et les personnes pratiquant une activité sportive en plein air ».