A l'heure où les plages de la wilaya sont littéralement envahies par des milliers d'estivants, de nombreux adeptes de randonnées pédestres et de course à vélo choisissent de réinvestir la forêt et la montagne pour profiter de la saison en cours.
Il faut rappeler que la wilaya de Tlemcen constitue un haut lieu de biodiversité à la rencontre des zones biogéographiques méditerranéennes et steppiques (côté sud de la wilaya) et se caractérise par une mosaïque de milieux naturels constituant un patrimoine biologique et paysager exceptionnel. Outre les espaces touristiques et sites emblématiques de Béni-Snous, Honaïne, Nedroma, Aïn Fezza, Mansourah et Tlemcen, les randonneurs jettent leur dévolu sur les sentiers et pistes situés sur les hauteurs de la ville de Tlemcen, pour assouvir leur soif de la nature et contenter leur désir de quiétude, comme le précise le conservateur des forêts de la wilaya de Tlemcen, Kazi-Tani Saïd, «Tlemcen offre une pléthore de forêts et monts très merveilleux parcourus de nombreux sentiers et pistes, comme par exemple, les sentiers de la forêt domaniale de Tlemcen, les pistes parcourant Sidi- Abdallah et l'Ourit et également les sentiers reliant Djerf Maksoum-Mefrouch, qui sont prisés par tous les randonneurs, sportifs et visiteurs. Il y a aussi des sentiers qui parcourent des zones protégées qui sont uniquement autorisées pour les randonnées à caractère scientifique ou pour des observations et expériences des étudiants de l'université et des lycées. Nous faisons attention surtout aux équilibres de la nature de proximité qui sont mis en danger car dans la végétation des abords de sentiers poussent des plantes protégées et vit une faune subtile et invisible de reptiles, insectes et petits rongeurs. Parfois des oiseaux et rapaces y nichent. Nous craignons que des promeneurs restent sur les sentiers et franchissent nécessairement les bandes de cheminement lorsqu'ils croisent d'autres randonneurs ». Il faut souligner, que depuis le début de la circulation active du virus Covid-19, les agents du parc national de Tlemcen ont pu apprécier la multiplication de plantes médicinales (origan, armoise, romarin, réglisse et bien d'autres plantes), qui ont refait surface dans les forêts et montagnes du parc, alors que gibiers, renards, oiseaux, reptiles et bien d'autres espèces animales se sont réappropriées leur espace de vie dans la nature ces derniers mois, à cause de la baisse de fréquentation humaine. A Aïn Ghoraba (daïra de Mansourah), les habitants ont remarqué que des perdrix se sont multipliées dans les forêts avoisinantes de leur localité par rapport aux autres années avec les mêmes conditions météorologiques. «Depuis l'apparition de la pandémie de coronavirus, il y a moins de prédateurs dans les parages. Les perdrix qui sont chassées pour consommer leur viande, envahissent les abords de la route et se sentent beaucoup plus libres à cause de l'accalmie de la fréquentation humaine», indique un habitant d'Aïn Ghoraba. Face à l'impossible équation regroupements trop importants de personnes à la plage et contexte particulier du coronavirus, de nombreuses associations et personnes font le choix de s'adonner à la randonnée, pour chercher le calme et fuir l'agitation sur les plages et marchés bondés. Selon le président d'honneur de l'association des randonneurs de Tlemcen, Dr. Cherbal Sid-Ahmed, les mesures d'hygiène et de distanciation sont scrupuleusement respectées par les randonneurs. Il est question aussi de la limitation à 10 personnes maximum, afin de respecter les recommandations d'usage des autorités sanitaires. Par ailleurs, il y a un formidable engouement pour la ballade à vélo cet été. Pour prendre un bol d'air et découvrir de magnifiques paysages agricoles, des jeunes de Hennaya organisent tous les jours une balade à vélo qui traverse les fermes agricoles de Hennaya jusqu'au barrage de Sekkak dans la commune d'Aïn Youcef. Rabah Hami, cadre des assurances, est un spécialiste de la randonnée à vélo, très connu à Hennaya. «J'ai remarqué que cet été, beaucoup de jeunes font la randonnée à vélo, c'est un sport et un loisir à la fois ! C'est peut-être à cause de la pandémie du coronavirus et c'est une bonne chose.
Cette passion est devenue une véritable pratique individuelle et collective au sein de nombreux jeunes. Moi, par exemple, le vélo fait partie intégrante de ma vie. Beaucoup de jeunes accordent l'importance du respect de l'environnement lorsqu'ils sont en balade dans des espaces naturels.
Souvent, il leur arrive de descendre de vélo pour ramasser seuls des bouteilles en plastique et des canettes et puis les moments autour du vélo favorisent le dialogue et les échanges entre les individus», souligne Rabah.
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Posté Le : 26/05/2022
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : Publié dans Le Quotidien d'Oran le 05 - 09 - 2020