Algérie

Tlemcen El-Fekhar Mahmoud : un sculpteur sur bois qui a laissé des traces...




A Tlemcen, l'artisan était respecté et même adulé par la société qui voyait en lui un génie créateur dans tous les domaines : travail du bois, tissage, broderie, ciselure, calligraphie, sculpture, mosaïque etc... Feu El-Fekhar Mahmoud est de ces Maâlam, mort dans l'incognito malgré ses oeuvres dans la sculpture sur bois et la calligraphie, de même pour avoir formé plusieurs élèves dans le Centre de Formation de Metchkana. Son frère Abdallah nous raconte son parcours exemplaire : «Mon grand frère fit son initiation à l'école coranique, il apprit très vite le Coran dès son jeune âge, puis s'est penché sur le Tafsir et sur le Tajouid (analyse et psalmodie). Il apprit seul le français et s'est intéressé de près à l'histoire moderne et contemporaine, surtout celle du monde musulman. Mahmoud trouva son créneau dans l'histoire de l'Andalousie et du Maghreb et choisit la Sculpture sur bois et la calligraphie sur chaque objet sculpté l'oeil avisé décèle une Ayat (verset coranique), un messager, un mot sacré. Génie de la sculpture sur bois, Mahmoud rehausse ses oeuvres par le Nacre «SDAE», l'ivoire et le fil d'argent. Il a fait plusieurs expositions. Outre son savoir authentique dans le domaine de la menuiserie et l'ébénisterie qu'il a commencé à apprendre à l'âge de 14 ans et ce, malgré les moyens restreints et outils rudimentaires de l'époque. Feu Mahmoud était aussi un as dans la fabrication des lustres et des instruments de musique dont pour certains, il n'emploie ni colle ni clou. Tous les anciens cheikhs de musique commandaient chez lui les luths, les Kouitras, les Rbab, les Benjos, les Kanouns, les Tars, les mandoleries, les violons, les guitares, les derboukas et même qu'il faisait le recordage et la réparation des pianos». A l'époque où l'artisanat était florissant, les ateliers de El-Fekhar Mahmoud Hadj Meliani, Fardeheb, Abdeldjalil Hassaïne étaient réputés pour la fabrication des instruments de musique qui ont disparu des étalages au profit d'instruments importés de Fez ou de Damas. Comme tous les artistes renommés de Tlemcen, Feu Mahmoud El-Fekhar tenta sa chance au Maroc en emmenant toute sa famille, mais il préféra revenir pour se consacrer à l'enseignement dans le CFPA Metchkana de Tlemcen où il réussira à transmettre son savoir à une génération d'artisans venant des quatre coins d'Algérie. Tous ces artisans méritent un hommage de la part de nos responsables des chambres des Arts et Métiers, qui doivent accrocher comme souvenirs leurs oeuvres, si les familles veulent bien leur remettre ces pièces de musée, un véritable trésor pour la mémoire historique de l'Algérie...


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