Tlemcen: Douleur cancéreuse : plaidoyers pour une unité mobile

Depuis déjà quelques années, plusieurs médecins spécialistes ont souligné l'intérêt potentiel de l'amélioration des traitements contre la douleur et la prise en charge de la fin de vie, qui ont bouleversé la pratique des médecins ainsi que le vécu des malades. Cet intérêt pour la prise en charge du patient atteint de cancer qui implique tous les professionnels de santé (médecins, infirmières, psychologues et assistantes sociales), a été encore une fois souligné par le docteur Bettahar N. du service d'anesthésie et de réanimation du l'EHS « Mère et enfants» de Tlemcen lors de la quatrième journée d'anesthésie et de réanimation «Cancer et douleur», organisée jeudi dernier par l'Association tlemcénienne d'anesthésie et de réanimation d'urgence (ATRU) au palais de la Culture « Abdelkrim Dali».Dans sa communication intitulée « La gestion de la douleur cancéreuse », M. Bettaher a plaidé pour la création d'une unité mobile pour atténuer la souffrance des malades face à la douleur cancéreuse, et le développement du concept d'hospitalisation à domicile d'une personne souffrant de douleur de cancer. Il a dans ce cadre émis le v?u pour que tous les spécialistes de la douleur, les oncologues et de radiothérapeute et les autres soignants, ainsi que les pouvoirs publics coordonnent leurs efforts pour la bonne prise en charge des cancéreux.
«La plupart des personnes traitées pour un cancer ressentent des douleurs à un moment donné de la maladie. Ces douleurs ne doivent pas être minimisées, surtout si elles durent et même si elles sont peu intenses. Souffrir physiquement a des répercussions importantes sur la qualité de vie : le moral, l'espérance, la vie professionnelle, les relations avec ses proches et avec les professionnels de santé. Quelles que soient sa cause et son intensité, prévenir et traiter la douleur sont des priorités tout au long de la maladie.
Aujourd'hui, grâce aux progrès de la médecine, les spécialistes considèrent que près de 90 % des douleurs peuvent être soulagées», a-t-il précisé. Mais, pour M. Bettahar, la douleur est une sensation subjective et personnelle difficile à qualifier et à quantifier. «Selon International Association for the Study of Pain, une expérience sensorielle ou émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes. Cette définition prend en compte la dimension physique, sensorielle de la douleur, ça « tape » ou « ça brûle », sa composante émotionnelle « c'est désagréable », la possibilité que la douleur existe sans lésion objectivable. La douleur est un signal d'alerte permettant de prendre conscience rapidement d'une anomalie : elle aide ainsi le corps à préserver son intégrité. D'où vient la douleur ' Une tumeur ne contient pas de nerfs. Elle peut se former et grossir sans faire mal. Cependant, au cours de l'évolution de la maladie et de son traitement, des douleurs peuvent apparaître pour plusieurs raisons. La maladie cancéreuse en elle-même peut être douloureuse. La tumeur ou une métastase peut comprimer ou envahir un organe contigu qui lui est sensible. Par exemple, une tumeur du poumon ou une métastase provenant d'un cancer de la prostate peut provoquer des maux de dos si elle se développe vers la colonne vertébrale. Ce sont des douleurs nociceptives. La tumeur au niveau d'un nerf occasionne des douleurs neuropathiques », a expliqué M. Bettahar.
De nombreuses communications ont été présentées lors de cet évènement scientifique qui a vu la présence du président de l'APW, Bekhechi Mohamed et du directeur général du Chu de Tlemcen, Mazouni Nasreddine. L'on peut noter : «La place de la chirurgie dans le traitement douleur cancéreuse », Pr. Chakib Abi Ayad (chirurgien CHU Tlemcen), «La prise en charge et état des lieux de la douleur dans la région ouest », Pr. Chouicha (CHU Oran), «les retentissements de la douleur sur les rendements professionnels», Dr. Meziane (médecine de travail, CHU Tlemcen), «La place de la radiothérapie dans le traitement de la douleur cancéreuse», Dr Yagoubi Cheikh (radiothérapeute, CAC Chetouane), «L'expérience du Chu dans le traitement de la douleur cancéreuse », Pr, Yousfat (Chu Sidi Bel Abbès), «Le traitement non médicamenteux de la douleur cancéreuse», Dr. Benosmane (chef service psychologie, Chu Tlemcen) et «La prise en charge pré hospitalière de la douleur), Dr. Merad (Samu Chu Tlemcen).