Ces deux derbs (impasses), Derb Ouled El-Imam et Derb Sidi Amrane doivent être sauvegardés, à tout prix, car ils renferment des «trésors» d'histoire de l'époque rayonnante des Rois zianides.
Pour le visiteur amoureux des vestiges du passé, il pourra accéder soit par la rue Bataille Felaoucène (ex-Stalingrad et ex-Haedo) ou par le boulevard Cdt Djaber. Ces deux derbs sont construits en parallèle par rapport aux anciennes bâtisses, la plupart dans un état menaçant ruine, et débouchent sur une petite placette (Tahtaha) près du bain maure Bouthmène toujours en activité et bien entretenu et du four banal (farrane) où les odeurs du pain maison et des gâteaux traditionnels vous chatouillent les narines!
Derb Ouled El-Imam porte le nom des deux savants du XIVe siècle Abderrahmane Ben Mohamed Ibnou El-Imam, né à Gouraya qui a professé à Tunis, Alger, Miliana et son frère Aïssa qui ont créé Madrassat Ouled El-Imam, célèbre dans le Maghreb et même en Orient pour ses cours scientifiques et religieux sous le règne du Roi Abou Hammou Moussa Premier (I). Ce grand savant, à savoir Abderrahmane, mourut en 1340 à l'époque de Hassan El-Merrni (période de l'occupation de Tlemcen par les Mérinides de Fez). Ce derb peut être menacé de disparition avec les nouvelles constructions en béton qui poussent comme des champignons pour ouvrir des commerces sur le boulevard Bataille de Felaoucène, bien achalandé par des magasins nouveau style. Ce qui est très intéressant à condition de ne pas toucher, plus bas, à la mosquée et la Medersa qui sont un trésor culturel et scientifique du passé prestigieux de la capitale des Zianides. A côté de ce «complexe religieux et culturel» où ont transité des grands savants du Moyen-Âge, la maison «Dar Sbitar» éternisée par notre grand écrivain feu Mohamed Dib est toujours debout pour rappeler les romans de Dib: «La grande maison», le Métier à tisser» et «I'Incendie» vulgarisés par le feuilleton télévisé de feu Mustapha Badi.
Le deuxième Derb Sidi Amrane conserve la tombe, au bout d'une venelle devant la maison des Nébia, de feu Sidi Amrane Ben Moussa Al-Machdali; ce savant ayant enseigné à Bougie, Alger avant de rejoindre la petite «université» des Ouled El-Imam où il brilla par ses connaissances en fikh, hadits et logique (El-Mantak). Son épitaphe indique (né en 1.271 décédé en 1344). Ces deux derbs historiques, en face de celui de Riat Farès qui débouche sur la rue Dr. Tidjani Damerdji doivent être sauvegardés pour attester aux générations futures, de ces lieux de savoir et de culture fréquentés par de grands savants venus d'Orient et même d'Occident.
Dans le même quartier nous signalons au service concerné par la protection des monuments, la petite mosquée Sidi Brahim Al-Gharbi, fermée et abandonnée près du derb Moulay Tayyeb et sa zaouïa, en pleine rue Dr. Tidjani Damerdji.
D'autres derbs qui restent «debout» par miracle doivent être restaurés tels que Derb Hadj Amine dont les escaliers donnent sur le boulevard Cdt Djaber, à deux pas du CCF (centre culturel français), et le derb Bab Allen, et non Babylone, qui mène de la rue Dr Tidjani Damerdji au boulevard Cdt Djaber, en face du derb Ouled El-Imam.
L'association des amis du musée doit «fouiner» dans ce qui reste debout dans la vieille médina et sensibiliser les pouvoirs publics pour restaurer, voire revitaliser ces derbs et ruelles qui cachent des monuments et des sites à conserver pour écrire la belle histoire de notre pays.
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Posté Le : 02/09/2010
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : par Sid'ahmed Cheloufi
Source : www.lequotidien-oran.com