? Le directeur général de la pêche et de l'aquaculture au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Taha Hamouche, a indiqué jeudi dernier à Tlemcen que « le programme mis en ?uvre par l'Etat et l'effort de mise à niveau des moyens de production et du soutien à l'outil de production, de régulation, ainsi que de création et de préservation d'emplois font qu'aujourd'hui toutes les conditions sont réunies pour la réussite de l'investissement dans le secteur de la pêche et l'aquaculture, qui dispose d'un potentiel naturel énorme, un marché demandeur et un cadre juridique et institutionnel favorable et offrant de nombreuses mesures de facilitations très incitatives pour les investisseurs privés ». S'exprimant lors de la journée d'étude régionale sur « Les récifs marins naturels et artificiels » organisée sous le haut patronage du wali de Tlemcen par la direction de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya et l'université de Tlemcen au siège du parc national de Lalla Setti, M. Hamouche a dévoilé devant l'ensemble des parties prenantes dans ce domaine (services de l'Etat, collectivités territoriales, établissements publics, établissements scientifiques, organisations socioprofessionnelles, associations environnementales et d'usagers) plusieurs chiffres se rapportant à l'essor dynamique que connaît selon lui le secteur de la pêche et l'aquaculture en Algérie.« 40 milliards de dollars dont 89% déjà réalisés sont consacrés aux investissements dans ce secteur afin de développer la pêche et l'aquaculture et préserver l'eau, le littoral et la biodiversité. Près de 37 stations de dessalement et 13 stations d'épuration ont été réalisées. Pour la pêche, le nombre de bateaux est passé de 2.000 en l'année 2002 à 5.300 bateaux en 2018. Les ports sont passés de 25 à 44 ports de pêche aujourd'hui ». Ce même responsable a relevé que le domaine de l'aquaculture a connu lui aussi un engouement spectaculaire de la part des porteurs de projets et un saut en avant ces dernières. « Pour répondre aux besoins de la demande nationale en poissons, soit 200.000 tonnes par an, près de 65 projets sont entrés en production pour une capacité de production de 35.000 tonnes de poissons.
Actuellement, 65 nouveaux projets sont en cours et 130 autres d'un montant total de 200 milliards DA ont été récemment validés après leurs études économiques et techniques réalisées par les services du ministère avant leur lancement dans le futur », a ajouté M. Hamouche.
Cependant, les spécialistes notent que l'Algérie comme le reste des pays méditerranéens est confrontée à une stagnation des apports de la pêche malgré l'accroissement de l'effort, y compris dans les petits fonds (moins de 50 m), interdits de chaulage. C'est dans ce contexte que l'Etat a mis en place une réglementation favorisant l'immersion de récifs à une échelle importante (Décret exécutif n°17-363 du 25 décembre 2017 relatif aux récifs). En effet, l'immersion de ces récifs artificiels sur des fonds appauvris favorise la fixation de la faune et de la flore permettant une recolonisation des fonds marins qui peut conduire à une valorisation des ressources halieutiques.
Ces récifs peuvent induire chez les animaux des réponses d'attraction, de concentration, de protection et, dans certains cas, une augmentation de la biomasse de certaines espèces. Il faut souligner dans ce contexte que les récifs marins existants ne font que très marginalement l'objet d'un suivi régulier. La mise en place d'un suivi pérenne et l'implication locale en termes de gestion de ces structures est fortement demandée.
Aujourd'hui, le besoin de disposer d'un cadre de réflexion global et pérenne sur l'implantation de récifs artificiels, ainsi que d'axes d'orientation en cas de poursuite de ce type d'aménagements se fait de plus en plus sentir. Les nouveaux projets éventuels ne peuvent plus être considérés comme expérimentaux, mais doivent tenir compte des enseignements acquis en ce domaine. Les spécialistes et chercheurs ont abordé lors de cette rencontre plusieurs thèmes ayant trait aux récifs, le pourquoi et le comment d'un récif, les avantages et les inconvénients de l'installation de ces structures, le rôle de la sensibilisation pour accompagner ces installations, les aspects environnementaux et économiques de l'installation d'un récif et la présentation d'expériences dans ce domaine. A noter que deux conventions ont été signées, d'une part entre la direction de la pêche de Tlemcen et l'université, et d'autre part entre le centre national de recherches en aquaculture d'Alger et l'université de Tlemcen.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 02/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com