Algérie

Tlemcen : Des quartiers en péril...



L'APC de Tlemcen à l'instar des autres communes s'est engagée dans une opération relative à l'embellissement de la ville. Ainsi toutes les façades des grandes artères ont fait l'objet de ravalement. Cependant, le marché, belle architecture, bâti en 1905 dans un quartier populeux dénommé alors place de la Kissariya greffé sur le quartier du Medress alors que la population de Tlemcen ne comptait pas plus de 10.000 habitants, croule encore sous l'indifférence des officiels qui ont du mal à le gérer. Considéré comme plaque tournante des ménagères et des chefs de familles, sa gestion laisse à désirer. Devenu exigu, trop exigu, il est la cause de l'agressivité de certains marchands et parfois même des habitués de ce lieu. Mais ce qui touche le plus les riverains, ce sont les déchets qui s'amoncellent durant toute la journée offrant une vue hideuse sur tout le quartier. La benne à ordures, véritable plaie géante, n'y suffit plus. Et il n'est pas rare de voir certains indigents y puiser quelque légume avarié qui finirait dans leur marmite. Il est temps de trouver une solution en ouvrant un autre marché dans le parc de la commune, près de la gare, qui, semble-t-il, serait cédé à une agence immobilière. Contacté sur une éventuelle épidémie provenant de ces saletés dans l'environnement immédiat du marché couvert de Tlemcen, M. Bouayed Morsli, président de l'association de la protection de l'environnement de Tlemcen, nous dira «je voulais sensibiliser sur les MTH avec des spécialistes de l'épidémiologie, les bureaux d'hygiène, les associations de quartiers et les imams, mais je n'ai reçu aucune réponse de la wilaya. La gestion de la ville et notamment celle du marché est devenue catastrophique dans tous les domaines. Il est temps de trouver des solutions. La vieille médina croule sous l'indifférence des élus locaux et est devenue un véritable dépotoir».

En un mot, le marché et les quartiers greffés dans ses environs immédiats notamment El-Medress au passé légendaire, riche et passionné par les historiens, les chercheurs, les hommes d'art, les chanteurs et les poètes méritent un respect exemplaire. Ils pourraient être un centre de rayonnement, épanouissement, prospère, assurant un bien-être pour le citoyen et pourraient enfin vanter la fierté des Tlemcéniens surtout que leur ville, après la récente visite de Mme Toumi, a été choisie pour être ville islamique en 2011.

A Mansourah - et surtout à Bouhanak - c'est le même constat. Ces quartiers sont considérés comme cité pauvre, misérable et défavorisée par rapport à d'autres quartiers. Leurs habitants dans le profond d'eux-mêmes sentent quotidiennement ce déséquilibre: «Nous sommes une population différente de celles des autres agglomérations de la ville. Pour tout entretien, réparation ou urgence nécessaires, on nous fait attendre des lustres. Durant la saison hivernale, c'est la galère. Regardez cette rue défoncée par les agents de l'APC pour des réparations inachevées, nous empêche de rentrer avec nos véhicules dans la cité. En un mot, nous sommes considérés comme dans un bas-quartier ou dans une cité construite illicitement», nous disent des enseignants de la cité des 32 logements de Bouhanak. Dans cette cité qui semble sortir de la préhistoire, on est loin des ravalements des façades... A Bouhanak, dans la daïra de Mansourah, le déplacement en urgence de quelques ministres, accompagnés du wali de Tlemcen, durant ces derniers mois, s'est limité au constat fait sur l'état des chaussées et des trottoirs aux alentours du nouveau commissariat et de l'université pour une éventuelle visite présidentielle lors de l'inauguration du nouveau pôle universitaire. Une rapide visite des lieux nous assène une vérité incontournable: aucun attrait ne s'en dégage, les rues sont sèches et poussiéreuses, parsemées de nids de poule, sans trottoirs au moment où l'on décape le bitume encore frais et où on refait des trottoirs encore neufs dans certains quartiers et près du siège de la wilaya. Au Champ de tir, un autre nouveau quartier de Bouhanak, l'éclairage public fait défaut au moment où ailleurs l'on jette des réverbères encore neufs et utiles pour les remplacer par d'autres de style classique coûtant cent fois plus. Plusieurs autres quartiers subissent le même sort, celui de l'indifférence de l'administration et des élus locaux qui se doivent d'être à l'écoute des doléances de ceux qui les ont élus. Certains des leurs ont du mal à comprendre qu'on ait pu injecter des milliards pour bétonner le plateau de Lalla Setti alors que leurs rues ne sont pas bitumées et ne possèdent pas de trottoirs. D'autres, prenant leur mal en patience, attendaient que Lalla Setti soit entièrement bétonné pour qu'on pense à eux. Mais voilà qu'on leur sort l'histoire de Tlemcen, ville islamique 2011. Ce n'est donc pas cet hiver qu'ils sortiront de la gadoue.






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