Tlemcen: Des projets immobiliers à l'index

Les terres fertiles de l'agriculture péri urbaine relevant des exploitations agricoles collectives (EAC) ou individuelles (EAI) de Hennaya seraient-elles menacées par l'extension urbaine et dépôts sauvages des gravats des projets immobiliers, comme le déplorent plusieurs habitants de la cité des 800 logements ' En effet, ces espaces naturels et friches provenant des anciens domaines agricoles subissent un envahissement sans précédent de gravats de construction et de remblais de tuf et connaissent des dégradations successives portant non seulement atteinte à l'agriculture mais aussi à l'environnement immédiat au sein de cette nouvelle cité immobilière et ce, au mépris du plan directeur local d'urbanisme et des textes régissant la protection et la préservation des terres agricoles productrices.« Déjà de vastes parcelles agricoles ont connu la même situation de dépôt des remblais de chantiers à proximité du cimetière national de Chouhada, et ça continue encore. Où sont les autorités locales '», soulignent des habitants de cette cité des 800 logements.
Pour leur part, des agriculteurs voisins de cette zone, présentant un potentiel agricole, se plaignent du rétrécissement de leurs parcelles où toutes les cultures sont possibles, tels que le maraîchage, arboriculture, prairies, céréales, oliveraies...
«Nos terres sont menacées par les chantiers avoisinants et le déversement de gravats et de remblais ! Les projets immobiliers et aménagements exécutés à proximité des terres agricoles en périphérie de la ville modifient les caractéristiques agro-pédologiques de ces terres».
Selon un ingénieur agronome (retraité), «le rétrécissement des terres agricoles est considéré comme l'un des problèmes les plus importants dont souffre la commune de Hennaya à l'heure actuelle en raison de nombreux facteurs notamment le phénomène de la construction anarchique.
Certaines parcelles fertiles situées en dehors du périmètre d'urbanisation ont été carrément reconverties en unités de fabrication d'agglomérés, pavés et de carreaux de granito, c'est inadmissible ! Récemment, une salle de fête a été fermée en raison de son implantation sur un terrain agricole alors que plusieurs autres unités de matériaux de construction et d'autres dérivés de construction poursuivent leur production ! Il faut préserver les espaces agricoles, indispensables à la biodiversité». Il faut souligner dans ce cadre que les nombreuses actions citoyennes engagées pour s'opposer à ce genre d'activités industrielles et au choix d'implantation de projets et équipements qui rétrécissent la superficie agricole utile de la commune ne sont pas prises en considération par les responsables concernés, comme cela été récemment le cas des 300 logements AADL réalisés à même une plaine agricole très fertile, située au Nord de la ville de Hennaya. Selon nos informations, un collectif d'associations s'est constitué pour se mobiliser contre ces menaces sur les terres agricoles que font peser ces projets d'habitat, équipements et ces unités de fabrication de matériaux de construction.
Ce collectif bénévole souhaite également mener des campagnes de sensibilisation pour la préservation des espaces agricoles de la commune. « Ces terres doivent rester agricoles, notre or vert de Hennaya en dépend. De très nombreuses friches urbaines réparties sur l'ensemble de la ville ont également été bétonnées. Notre but est de laisser l'oliveraie en place et de remettre en culture les oliviers à l'abandon dont certains sont des variétés anciennes », affirme le représentant de ce collectif.