C'est hier (dimanche) à l'aube vers 6 h du matin que des habitants de Haï
el Hamri (dit ex-Ite) ont bloqué la route entre Ouzidane et Chetouane pour
protester contre ce qu'ils appellent l'incurie des autorités en matière de
sécurité.
Auparavant, les protestataires ont investi le parc communal d'où ils
s'empareront de tables scolaires usagées pour les utiliser comme barricades en
travers de la route. La circulation tant automobile que piétonne sera paralysée
dans les deux sens, causant ainsi des désagréments aux usagers, notamment les
travailleurs et les étudiants. Le trafic sera dévié via l'autoroute est-ouest. Les
autorités locales, en l'occurrence le chef de daïra, le P/APC, le chef de
sûreté et le chef de brigade de gendarmerie, se rendront sur les lieux où ils
prendront langue avec les protestataires. « En effet, nous avons promis la
création d'une sûreté urbaine mais la procédure a tardé malheureusement », nous
avouera le chef de daïra. Vers 11h, le barrage humain quittera son point
initial (parc communal) pour se déplacer au niveau des caves de l'Oncv au lieudit Zouinet avant de
faire une halte tumultueuse au centre de Chetouane
devant la vieille mosquée. Finalement, la marche déferlera vers le siège de l'APC. Les commerces baisseront vite leurs rideaux et la
circulation montrera des signes d'affolement. Le portail de la mairie sera
précipitamment fermé. Des agents de police étaient postés à l'entrée, interdisant
l'accès devant lequel viendra se masser la foule furieuse. Déployant des trésors de diplomatie, un
officier de la police judicaire locale, visiblement rompu à ce genre d'exercice,
s'échinait à raisonner les jeunes surchauffés: «Surtout pas de casse, essayez
de désigner des porte-parole pour vous représenter, prenez exemple sur les
habitants de Feddan Sbaâ
qui ont eu gain de cause en un temps record », les conseillera-t-il. A noter au
passage que cette manifestation intervient au lendemain d'une autre similaire
qui a eu pour théâtre jeudi dernier le quartier précité. Des « militants »
d'une association dite de lutte contre les fléaux sociaux seront appelés à la
rescousse pour calmer les esprits. Alors que des membres d'une commission de
wilaya (le Dlep, le délégué à la sécurité, entre
autres) suivaient de loin sur le parvis la scène (les palabres). Un jeune
grimpera sur le portail et lira un PV de réunion à l'assistance suspendue à ses
lèvres. On apprendra que les habitants ont exprimé cinq doléances, à savoir la
création d'une sûreté (siège de la garde communale), l'alimentation en gaz et
en Aep, l'assainissement, l'éclairage public et l'aménagement
d'un stade. A ce sujet, un jeune « négociateur » qui venait de sortir du bureau
du P/APC annoncera à qui voulait l'entendre qu'un délai de 20 jours aurait été
accordé aux autorités municipales pour prouver leur bonne foi, faute de quoi, c'est
le même scénario qui risque de se répéter.
Sur ces entrefaites, vers midi, une brigade antiémeute fera son
apparition en s'engouffrant discrètement à l'intérieur du siège suivant les
consignes strictes de l'officier…
Les manifestants se disperseront ensuite alors qu'aucun acte de violence
ni de vandalisme n'a été enregistré.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 05/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Allal Bekkaï
Source : www.lequotidien-oran.com