Algérie

Tlemcen : Chapeau bas pour « Lalla »


Chapeau bas, Lalla ! On ne pourrait dire mieux après le spectacle, le neuvième en son genre, donné avant-hier à la maison de la culture Abdelkader Alloula de Tlemcen par la troupe du Théâtre régional de Mascara. « Lalla », une adaptation libre de notre ami et collègue, le journaliste, dramaturge et romancier Bouziane Ben Achour de la pièce « Les bonnes » de Jean Genet est tout simplement une 'uvre d'art. Deux s'urs, des domestiques (rôles merveilleusement campés par Meriem Allag et Feriel Rahil) éprouvent pour la maîtresse des lieux Lalla (la talentueuse Warda Saïm) une étrange fascination mêlée de haine. Mues par la jalousie et l'envie, les servantes, d'une frustration indicible, se livrent à un curieux jeu de travestissement qui ne fait qu'exacerber leurs ranc'urs. Des inimitiés qui aboutiront à une tentative d'assassinat. Le spectateur, habitué à une scène d'exposition qui ouvre traditionnellement une pièce de théâtre, est volontairement détourné par une mise en abyme initiale, en ce sens que les deux s'urs sont représentatives d'une relation maître/domestique.Le spectateur, capté par le jeu scénique, est artistiquement dupé. Il se rendra compte, cependant, au fil de l'entrée en scène de la véritable maîtresse et des tirades échangées entre protagonistes et antagonistes, de la réalité des choses, des véritables rôles. Un véritable régal où les situations dramatiques et comiques s'embrassent, s'embrasent. Tous comptes faits, à y regarder de près, les trois personnages ne sont en fait qu'un ; mais avec des situations psychologiques différentes. L'aristocratie de Lalla et la condition sociale des servantes n'expriment, en fin de compte (paradoxalement ') que la condition de la femme algérienne avec toutes ses frustrations, ses contradictions, ses tabous' sa beauté.Une véritable autopsie de la femme algérienne décortiquée avec une langue et un tempérament algériens, une langue du terroir. D'une durée d'une heure dix minutes, d'après une mise en scène de Khaled Belhadj et une scénographie de Hamza Djaballah, « Lalla » de Bouziane Ben Achour est 'uvre qui a conquis les Tlemcéniens de bout en bout. Une pièce humaniste qui, malgré tout, n'enlèvera rien à la femme'
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