Sur les plans
économique et social, le secteur de la pêche joue un rôle important dans
l'économie de la région de Tlemcen, où il contribue à son développement. La
valeur commerciale des produits a atteint des millions de dinars, et ce secteur
génère environ 2.000 emplois directs et induits.
La zone maritime
tlemcénienne se caractérise par une grande diversité biologique. Les ressources
exploitées comprennent plusieurs groupes dont les caractéristiques
bioécologiques et l'importance socio-économique sont différentes. Le directeur
de la pêche, M. Derouiche Kouider, contacté, a bien voulu répondre à nos
questions.
Le Quotidien
d'Oran: Quelle est la place du secteur de la pêche dans la wilaya de Tlemcen ?
Derouiche Kouider:
Avec une façade maritime de 74 km, allant de la frontière marocaine à l'ouest
jusqu'à la plage d'El-Ouardania, la limite avec la wilaya d'Aïn Témouchent à
l'est, cette dernière couvre le territoire de quarte daïrate, à savoir Marsat
Ben M'hidi, Bab El-Assa, Ghazaouet et Honaïne. Le secteur de la pêche dans la
wilaya de Tlemcen représente un atout non négligeable pour le développement
local, de par ses capacités de production qui se composent de 157 unités de
pêche, toutes catégories confondues, à savoir 69 chalutiers, 47 sardiniers, 41
petits métiers (palangriers), qui activent régulièrement dans la pêche. Cette
flotte constitue une source de revenus pour quelque 15.000 familles. La
production débarquée a sensiblement augmenté en passant d'une moyenne de 11.000
tonnes avant 2004, à 14.000 tonnes à ce jour. Cette production place notre
wilaya dans les meilleurs rangs à l'échelle nationale.
Cet outil de
production trouve son soutien dans les différentes infrastructures portuaires
existantes à travers le littoral de la wilaya, avec le port de Ghazaouet, port
mixte commerce-pêche, qui abrite la quasi-totalité de la flottille de pêche de
la wilaya, un abri de pêche à Honaïne avec une capacité d'accueil de 55 unités
de pêche de petit tonnage et un port de pêche et de plaisance à Marsat Ben
M'hidi avec une capacité de (123) embarcations, dont (63) unités de pêche et 60
unités de plaisance.
Q.O.: Et qu'en
est-il au sujet de l'aquaculture ?
D.K.: Tlemcen
recèle un nombre important de plans d'eau répartis à travers l'ensemble de son
territoire et qui viennent s'ajouter à un nombre non négligeable de sites
aquacoles sur le littoral. Ce potentiel aquacole peut contribuer à
l'augmentation de la production qui est l'objectif de l'administration de la pêche
et des ressources halieutiques. Cependant et dans le cadre de la mise en valeur
de ce potentiel, notre département ministériel a initié une mise à jour des
sites aquacoles préalablement identifiés à travers tout le territoire de la
wilaya et essaye de voir la possibilité de les regrouper en zones d'activités
aquacoles pouvant accueillir plusieurs projets. Ces zones d'activités aquacoles
et après leur validation par une commission technique nationale et approuvées
par la commission locale de suivi du programme local de développement de
l'aquaculture constitueront un portefeuille foncier du programme et seront
mises à la disposition des promoteurs pour l'investissement dans le
développement de cette activité d'élevage de poisson et par la même, contribuer
à l'augmentation de la production.
Q.O.: Et pour le
programme national de développement du secteur de la pêche?
D.K.: Le programme
de soutien à la relance économique découle du plan national de développement de
la pêche et de l'aquaculture, qui a permis la mobilisation par les pouvoirs
publiques d'une enveloppe de 9,5 milliards de dinars permettant ainsi
d'atteindre une augmentation de la production à 230.000 t/an, un niveau de
consommation national des produits de la pêche de 6,2 kg/hab/an, la création de
100.000 postes d'emplois en plus des rentes en devises.
Pour notre wilaya,
le plan national de développement du secteur s'est traduit par un programme de
soutien à la création de 40 projets pour un montant global avoisinant les 3,7
milliards de dinars, avec une subvention de 1,5 milliard de dinars. Ces projets
sont pour la plupart réalisés et entrés en activité et ont permis la création
de 2.000 postes d'emplois entre directs et indirects, et une augmentation
appréciable de la production. Aussi, ce programme a permis l'injection de 29
unités de pêche nouvelles (01 thonier senneur, 16 chalutiers, 11 sardiniers et
01 petit métier).
A cela, il faut ajouter d'autres embarcations
de pêche réalisées dans le cadre des différents programmes d'aide de l'Etat
tels que l'ANSEJ, la CNAC, l'ANGEM, etc.
Q.O.: Pour
l'avenir du secteur?
D.K.: S'agissant
des programmes de développement pour les prochaines années, notre direction, à
l'instar des autres directions de la pêche et des ressources halieutiques,
active dans le cadre d'un schéma directeur de développement du secteur de la
pêche et de l'aquaculture à l'horizon 2025. Ce schéma, qui a fait l'objet d'une
présentation aux différents acteurs de développement local, lors de la journée
d'étude organisée à Tlemcen le 28 décembre 2008, est élaboré dans la continuité
des autres programmes prévus par le Plan national de développement de la Pêche
et de l'aquaculture. Ce plan d'action qui s'étale sur les quinze prochaines
années prévoit la création d'une zone de Gestion intégrée de la pêche et de
l'aquaculture de Ghazaouet (GIPA Ghazaouet) et qui verra la réalisation sur
terrain de plusieurs actions, à savoir: la réalisation d'un port de pêche de
catégorie I à Sidna Ouchaâ, l'extension du port de Honaïne, l'aménagement du
port de pêche et de plaisance de Marsat Ben M'hidi, ainsi que des projets
d'élevage prévus dans le cadre du programme national de développement de
l'aquaculture.
Q.O.: A cela, y
a-t-il d'autres plans d'action en cours?
D.K.: Oui, les
injections de nouvelles unités, il y en aura certainement, seulement, le nombre
par type de métier ne sera déterminé que par les résultats de la campagne
d'évaluation de la ressource engagée par notre ministère pour mieux connaître
nos stocks, car la ressource est renouvelable mais n'est pas inépuisable. Donc,
à travers cette nouvelle campagne, il est question de cartographier les eaux
poissonneuses et d'élaborer ainsi un plan de gestion de la ressource, d'adapter
l'effort de pêche et de se fixer sur les injections à projeter.
Q.O.: Peut-on
avoir une idée sur les dispositions de rééchelonnement?
D.K.: Oui, les
nouvelles dispositions prises par les pouvoirs publics résultant de la dernière
tripartite dans sa réunion du mois de mai de l'année écoulée, relatives au
traitement de la dette des entreprises en difficulté, ont été élargies au
secteur de la pêche et de l'aquaculture.
La concrétisation
de ces mesures a démarré dans la wilaya de Tlemcen par l'organisation d'une
journée d'étude et d'information au profit des professionnels de la pêche et de
l'aquaculture concernés. Cette rencontre, sous forme d'une table ronde, a été
animée par le directeur du groupe régional d'exploitation de Tlemcen. Cette
journée sera suivie par des affichages au niveau de tous les centres d'intérêts
des professionnels de la pêche pour assurer les meilleures conditions de la
réussite de cette mesure salutaire pour les professionnels du secteur.
Durant cette
rencontre, les problèmes de chacun des professionnels ont été recensés, cas par
cas, lesquels seront portés à la connaissance des responsables concernés pour
un éventuel examen. Il faut rappeler, qu'en plus de ces avantages au profit des
armateurs ayant bénéficié du soutien de l'Etat dans le cadre du programme de la
relance économique, les marins pêcheurs percevront le salaire national minimum
garanti (SNMG), soit 18.000 dinars, durant la période du repos biologique,
allant du 1er mai jusqu'au 31 août de chaque année.
Q.O.: Un dernier
mot?
D.K.: L'activité
de la pêche à Tlemcen injecte d'importantes ressources dans l'économie de la
région après les secteurs de l'agriculture et du tourisme et reste toujours un
agent qui augmente la richesse et l'économie marocaines.
Donc, on s'attelle
à faire de notre mieux pour atteindre les objectifs afin de garantir la
sécurité alimentaire.
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Posté Le : 04/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Boubkeur
Source : www.lequotidien-oran.com