Algérie

Tlemcen - Canicule : sale temps pour le bâtiment et les boulangeries



Une vague de chaleur accablante s'abat depuis le début du mois de juillet sur la région de Tlemcen avec des températures à plus de 40°C et parfois 47°C par endroits dans certaines localités de la wilaya, avec des conséquences sur les ménages, commerçants et les professionnels qui vivent au ralenti. Le plus souvent, ce sont des ruelles désertes et volets tirés, sous le bruit du compresseur du climatiseur, pendant ces journées et ces nuits de canicule dans les grandes et petites agglomérations. En effet, certaines activités sont difficilement supportables, à l'image des entreprises et organismes du bâtiment, des travaux publics et d'hydraulique qui sont particulièrement exposées aux températures extrêmes.Prévention oblige, pour préserver leurs ouvriers du coup de chaleur, elles ont fortement réduit les effectifs de leur chantier et même cessé temporairement leurs travaux. Selon le chef du service de la médecine du travail du CHU de Tlemcen, Abdeslam Taleb, «le mercure s'affole ! Il est par conséquent dangereux pour les personnes exerçant une profession impliquant une activité physique intense et exposée au soleil et à la chaleur torride de travailler. Les employeurs doivent protéger leurs ouvriers des canicules et aussi en cas d'intempéries ». En outre, certains employeurs et organismes ont pris des précautions en réorganisant le temps de travail au sein de leur chantier, en vue de respecter le délai de réalisation des travaux. «Nous sommes obligés de poursuivre notre chantier malgré la canicule pour éviter tout retard dans l'avancement des travaux. Nous avons procédé à l'aménagement des horaires de travail sous cette chaleur. Par exemple, le début d'activité est aujourd'hui plus matinal que d'habitude et aussi il a été procédé à l'allègement des équipes l'après-midi ou à l'affectation d'ouvriers si possible à l'intérieur des bâtiments en construction aux heures les plus chaudes, pour les protéger de la chaleur », souligne un conducteur de travaux d'une entreprise du BTPH de Chetouane.
Par ailleurs, les artisans boulangers et leurs ouvriers sont également mis à rude épreuve cet été. Ils tentent tant bien que mal de s'adapter au jour le jour avec la chaleur interne des fours de cuisson et la canicule qui règne à l'extérieur. « En été, l'amplitude horaire du boulanger est particulièrement contraignante. Le métier de boulanger est devenu vraiment insupportable ! On travaille pratiquement sans arrêt, de 4 heures à 23 heures, avec cinq heures de sommeil seulement, pour satisfaire les besoins de la clientèle et les commandes des revendeurs. Il y a aussi les fêtes de mariage qui se multiplient en été, on n'a plus le droit au repos pendant les vacances, comme le font certains commerçants qui prennent leur congé, se reposent et profitent de la plage. On ne se sépare jamais de la bouteille d'eau pour tenir le coup », précise Moudjib, artisan boulanger.
Il faut noter que quelques perturbations dans la disponibilité du pain ont été enregistrées ces derniers temps, au niveau de certaines boulangeries. «La baguette de pain ordinaire à 10 DA est peu disponible cet été dans certaines boulangeries. Le pain amélioré de 15 DA est en quantités suffisantes et ce, au détriment de la baguette ordinaire de 10 DA, ce qui met les consommateurs devant le fait accompli. Les consommateurs à faible revenu sont obligés de patienter pour se procurer une baguette à 10 DA », indique Miloud, retraité.
Des artisans boulangers venus de l'Est du pays pour exercer ce métier dans la wilaya ont mis définitivement la clé sous le paillasson ces derniers temps à cause des prix de certains ingrédients devenus exorbitants. Ces boulangeries ont été contraintes de fermer leurs portes ne pouvant plus assumer les coûts liés aux charges fiscales, parafiscales ainsi que de la sécurité sociale et de la location. «La situation est rapidement devenue insoutenable pour nous. Je n'avais plus d'autres choix que de fermer car il m'était vraiment impossible d'honorer ces montants exorbitants et les charges d'assurance des ouvriers qui ne sont jamais stables », affirme un artisan boulanger de Médéa qui a fermé sa boulangerie à Hennaya. C'est le même cri d'alerte d'un autre boulanger de Remchi qui se plaint des mêmes problèmes.


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