Tlemcen: Bouteflika sait-il qu'il a un sosie à Boudghène ?

Nous l'avons rencontré à Boudghène, un quartier populeux et populaire sur les hauteurs de Tlemcen lorsque nous puisions de l'eau de source, ramadhan oblige, à Aïn el Hadja dite la fontaine de l'émigré. C'est son voisin Hakim, un émigré de Lille en vacances chez la famille, qui nous l'a présenté. Il s'agit du sosie du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Une ressemblance troublante de prime abord, faut-il l'avouer. Qu'on en juge. Une petite taille avec un début d'embonpoint, une démarche décontractée, un tantinet dandinant. Un visage rond barré d'une moustache fournie, avec des yeux de lynx, trahissant nonobstant un regard séduisant. Une calvitie dissimulée. Une voix posée et des gestes mesurés reflétant une personnalité sage. Il s'appelle Kaddour Saci; il est fils de moudjahid. Âgé de 64 ans, il est père de 6 enfants. Il a exercé tour à tour policier à Sidi Bel Abbès et technicien de la santé à la polyclinique de Boudghène à Tlemcen avant de prendre la retraite en 2000. «C'est à partir des années 90 et plus exactement 1996 que ma physionomie commença à attirer l'attention des gens, notamment du voisinage et des collègues de travail; d'ailleurs, on me surnommait par « complaisance» Si Abdelaziz Bouteflika sans que cela ne me gêne outre mesure…», nous apprendra notre interlocuteur sur un ton sage. Et d'ajouter avec sa voix fluette : « Au niveau des barrages routiers, il n'est pas rare qu'un agent me salue par sympathie bien sûr ». Il sera par ailleurs repéré par des journalistes lors d'un plein dans une station d'essence à Sidi Bel Abbes mais sans conséquence (médiatique), nous indiquera-t-il. Deux messages d' «identification», du reste sympathiques, lui parvinrent de deux sûretés. Ce qui l'agace, nous avouera-t-il, c'est les éternelles interpellations inopportunes des enfants qui ne veulent pas le lâcher, qui voit en lui une doublure insolite au sein de leur quartier. Kaddour Saci nous confiera que lors de la décennie noire, il dut «changer» de visage en se rasant les moustaches et en se faisant une «boule à zéro» pour passer inaperçu, pour ne pas être reconnu, à cause du terrorisme. Par ailleurs, Hadj Ghaffour lui aurait proposé une entrevue avec le président de la République lors de sa dernière visite à Tlemcen à l'occasion de l'ouverture officielle de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Une invitation qui aurait été reportée, à en croire le sosie. Le sosie de Boudghène aurait, semble-t-il, son alter ego, à Dar El Beïda, il s'agit d'un agent qui travaille dans une compagnie charter à l'aéroport Houari Boumediene.