Tlemcen «Blace El-Khadem» souffre

Le centre-ville de Tlemcen est en passe dedevenir l'endroit le plus sale d'Algérie. En effet, si l'on s'éloigne des avenues oùpassent les cortèges officiels, la Place Bachir El-Ibrahimi, plutôt connue sousl'appellation «Blase El-Khadem» (Place des Victoires du temps de lacolonisation française) se transforme, de plus en plus, en bidonville et ce, àdeux ou trois pas de la mairie, en plein centre-ville. Ce qui, autrefois, étaitun jardin avec un bassin au milieu, sous des platanes séculaires, s'esttransformé, en quelques jours, en un véritable marché «Garguentah» où cartons,bâches, pièces en tôle et autres objets hétéroclites sont venus, au gré desnécessités, défigurer un endroit fabuleux, l'un des plus beaux de la ville«d'Art et d'Histoire».  Duprovisoire, avaient dit les autorités locales, juste pour trouver une solutionaux vendeurs à la sauvette de Derb Sidi Hamed, une concurrence déloyale quiavait suscité l'ire des commerçants. Du provisoire qui dure voilà quatre ans.Bien entendu, d'autres vendeurs à la sauvette se sont réappropriés Derb SidiHamed. «Blace El-Khadem» souffre de sa petitesse mais aussi desinnombrables activités qui gravitent tout autour, sur la rue commandantMokhtari (ex-rue des Théâtres), qu'on appelle aussi «rue des mendiants»,d'autres vendeurs à la sauvette, au gré des circonstances, sont venus s'yimplanter, avec des tréteaux de fortune, sans que les autorités localesn'arrivent à les débusquer. Bien sûr, de temps à autre, au gré des humeurs, desagents de police leur interdisent l'accès, mais ce n'est qu'éphémère.  «Blace El-Khadem», souffre de ses «mtarguias» qui s'érigent enmaîtres des lieux. Les véhicules garent au milieu de la terrasse du café quiabrite l'association des personnes âgées. Les voitures sont rangées les unes àcôté des autres à deux centimètres d'espace, obligeant les piétons à faire desdétours ou à slalomer dangereusement. «Blace El-Khadem» souffre de sestrottoirs qui n'ont pas été revêtus «faute de bordure» nous dit-on mais quis'effritent petit à petit. Encore du travail mal fait, à refaire.Et puis tous ces tracas qu'endurent lesriverains, chaque jour, s'ajoutent les immondices qui viennent s'accumuler surla rue Mokhtari. Le service de voirie a du mal à se faufiler dans cet ensemblede taudis, à travers les parkings et les stands. Une situation déplorable et onimagine le pire si un incident venait à se produire. A «Blace El-Khadem», lesproblèmes s'amoncellent avec une fuite en avant des élus locaux qui ont du malà gérer cette situation qui perdure avec leur langage défaitiste et qui secomplique, de jour en jour: la qualité de vie est atteinte et suscite desréactions légitimes de la part de bon nombre de citoyens.