Tlemcen - Artisanat: Le métier se meurt

Outre les tracasseries administratives, les artisans souffrent de la concurrence déloyale.

À quoi sert d’organiser des expositions de produits artisanaux et traditionnels, lorsque les gens du métier éprouvent les pires difficultés pour façonner un objet d’art et l’écouler sur le marché?

Justement, jeudi dernier, lors de leur rencontre à la chambre de l’artisanat et des métiers, avec les directions de la CNAS et des Impôts, les artisans ont étalé leurs déboires: «Notre adhésion à la Chambre de l’artisanat et des métiers est mue par la préservation et la valorisation de notre riche patrimoine culturel et traditionnel, mais aussi sa transmission à la nouvelle génération. Cependant, les mesures fiscales, parafiscales et les déclarations des élèves-apprentis à la CNAS sont en nette contradiction avec les objectifs assignés en matière de développement du secteur de l’artisanat et commencent à décourager plus d’un artisan.»

Les mécontents donnent plus de détails: «On nous impose sur un chiffre d’affaires de cent mille dinars, alors que beaucoup parmi nous n’ont aucune connaissance de la gestion, notamment fiscale. Beaucoup d’entre nous ont été pénalisés par l’administration des Impôts, au début, il était convenu d’un forfait de 5.000 DA par an».

Pour les rassurer, le directeur de la chambre de l’artisanat et des métiers a promis de «soumettre ces préoccupations au ministère de tutelle afin d’alléger ces charges, de soumettre les maîtres-artisans à un régime spécial et de leur accorder des facilités afin d’éviter les erreurs du passé».

Outre ces tracasseries administratives, les artisans, victimes d’une libéralisation anarchique du marché de l’artisanat, souffrent de la concurrence déloyale: «Le pouvoir d’achat fait que les Algériens optent pour les prix bas, même si le produit est de mauvaise qualité», regrettent les artisans dont le métier se meurt à petit feu.

Chahredine Berriah