Située entre Tafsout et El Ouardania, à
quelque 75 km de Tlemcen, la plage d'Agla (commune de Beni Khelled, daïra de
Honaïne) est un véritable coin de paradis balnéaire. Le parking regorgeait de
véhicules (un espace est réservé gratuitement aux motocyclettes, nombreuses
dans ce coin). Sérénité et sécurité se conjuguent là, au mode de la nature
sauvage… La surveillance est assurée par une équipe de 14 maîtres nageurs,
selon le chef de poste M. Djebbar. Un dispositif péchant par l'absence d'un
zodiac et d'une ambulance, avons-nous constaté sur place.
Les postes de guet (guérites), dépourvus de
parasols, présentent néanmoins un style pittoresque (bois ciselé). Il a été
enregistré une trentaine d'interventions depuis l'ouverture de la saison
estivale, le vendredi étant une journée sensible en termes d'affluence. Deux zones
dangereuses sont signalées par un drapeau rouge mais les jeunes baigneurs n'en
ont cure en bravant les rochers en dépit des incessants rappels à l'ordre. Et
pour cause. Le tremplin naturel et son corollaire l'irrésistible plongeon
constituent ici un véritable chant de sirène.
Une petite crique au sable fin et dépourvu
de galets est accoudée à Agla. Une île se profile au loin. La sérénité
bucolique du paysage est toutefois parasitée par les décibels de «raï» diffusés
par les «paillotes» commerciales. Gargote, café, crèmerie, articles aquatiques
(bouées, ballons…), jeux (billard et baby-foot), flexy… y font bon ménage. A
propos de téléphone, hormis Mobilis, les deux autres opérateurs affichent
pratiquement hors champ. Un mausolée (houweïta) à la blancheur immaculée domine
la plage.
Sidi El Mrasli veille sur les lieux. Avant
son affectation comme plage surveillée, «Agla 2» était une destination prisée
des campeurs. Aujourd'hui (et depuis 2008), une consigne formelle «Camping
interdit» (en arabe), bien en vue, est peinte en rouge sur la falaise. Un poste
de gendarmerie est là pour veiller, entre autres, au cadre de vie estival.
Nonobstant, des «dérogations» seraient accordées dans ce sens. Revenons à
«Agla1». En matière d'hygiène, un bloc de toilettes (WC/10 DA) est mis à la
disposition des vacanciers. Des poubelles sont posées le long de la plage qui
semble propre. Deux «vestiges» faussent le décor du site balnéaire : un hangar
désaffecté (fruit de l'échec d'un projet d'aquaculture) et un débit de boissons
(en dur) abandonné (en ruines)… le thé, on peut le déguster à l'ombre d'une
cabane en roseau face à la mer ou directement sur le sable sous son parasol via
les marchands ambulants qui proposent le gobelet pétillant à 20 DA… Un
solarium, parasols version «Algeria» offre ses services (400 DA); l'espace
aurait été concédé contre 1,5 million, selon le jeune gérant qui s'estime
quelque peu lésé vu la durée écourtée de cette saison. Quant à la nuée de
parasols «privés», ils se disputaient entre autres les marques de boissons
(Coca Cola, Mirinda, Pepsi Cola, Frizz, Ifri, Vittel…), celles des équipements
(Nike, Adidas…) ou les noms de clubs sportifs (FC Barcelone, Chelsea,
Manchester United…). Parallèlement aux slogans (pub), le sport roi est
physiquement présent sur les plages à travers les inévitables parties de foot,
organisées tacitement loin du bord de la mer. Comme pour entretenir (ou
ressusciter) l'ambiance du Mondial, un jeune estivant, perché sur la colline
surplombant la plage, soufflait passionnément dans une vuvuzela dont les échos
résonnaient au loin à la faveur du relief (géographie du site).
Cette lombarde sud-africaine sert par
ailleurs comme sirène («babor») pour un canot à moteur de plaisance
(Rezk-Allah/HN85) qui assure des virées touristiques (500 DA) à destination
d'un site marin ou plutôt aquatique féerique dit «El Aïn El Hloua» : au milieu
d'une falaise, presque à fleur de l'eau, une source, se «régénérant» en chute
d'eau, offrait gracieusement une cascade d'embruns et de gorgées d'eau fraîche.
Une véritable merveille de la nature.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 08/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Allal Bekkaï
Source : www.lequotidien-oran.com