Algérie

Tlemcen à huis clos'



Hormis la presse nationale, aucun média étranger n'a été autorisé à  couvrir ce qu'on appelle «l'événement de la perle du Maghreb». Même les télés accréditées en Algérie n'ont pas eu la possibilité de couvrir. Pourtant, lors d'une de ses nombreuses déclarations, Khalida Toumi avait promis la présence de médias lourds étrangers pour faire de Tlemcen une Qibla du monde arabo-musulman. La réalité est que la manifestation se meut dans un vase clos. S'étalant sur une année ou presque, la «capitale» n'a vraiment vécu que le jour de la visite du président de la République. Un coup d'éclat qui s'est estompé, sitôt Bouteflika rparti. Et de s'interroger si cet «événement» a été conçu pour l'Algérie ou pour le chef de l'Etat '  Samedi dernier dans la soirée, sous le chapiteau (acquis d'Allemagne pour 4 millions d'euros) après la fin du spectacle «Tlemcen, écho de la foi», une fresque scénique d'une beauté ensorcelante, il faut le dire, la ministre de la Culture, emmitouflée dans un habit traditionnel, était aux anges. «Nous avons réussi ce défi et toutes et tous qui ont collaboré à  ce succès sont remerciés», lançait-elle, comme en transe. Sur le coup, on ne savait pas si ce «succès» concernait la fresque de Caracalla, l'inauguration officielle en grande pompe par Bouteflika ou l'année islamique dans sa totalité ' L'on est encore au début de l'événement et la réussite ne se résume pas à  un spectacle réalisé par de célèbres artistes, mais aussi, avec de gros sacs d'argent. Quant à  la médiatisation internationale, on sentait quand même une certaine frustration chez les organisateurs, qui souhaitaient voir des caméras professionnelles d'autres pays que celles de l'Unique. Mais là, c'est une décision que des politiques algériens ont prise. Parce que pour une presse étrangère, venir en Algérie en cette période de printemps arabe, la mission ne se serait pas arrêtée sous un chapiteau. Mais, bien au-delà. Ou juste en bas, à  Boudghène, quartier populaire ou à  Béni Boublène, cité dans l'une de ses œuvres par Mohammed Dib, comme un lieu où les vivants vivent toujours en contrebas des morts. Plusieurs années après l'indépendance. Tlemcen, c'est aussi 53 communes dont la plupart évoluent loin des feux des projecteurs. Ce sont les protestations des villageois de Sebdou, Oued Lakhdar, Bab El Assa… Loin des caméras de l'Unique et que celles de l'étranger n'auraient pas ratées.
 


Et qui défendra ceux qui n'ont personne pour les défendre ?
sans défense - SANS DEFENSE - Tlemcen, Algérie

22/04/2011 - 13890

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