Algérie

Tlemcen Squat des places publiques


Tlemcen                                    Squat des places publiques
Aménagée à coups de millions de dinars avec revêtement en marbre, granite et onyx, cette place faisait la fierté de Tlemcen et était chargée de souvenirs, car durant la guerre de Libération nationale, de nombreux patriotes ont été exécutés froidement à cet endroit même.
Les espaces publics à Tlemcen continuent d'être squattés par des jeunes chômeurs pour y exercer des activités informelles, sans qu'ils soient inquiétés. Mieux, ils narguent devant leurs portes les commerçants assujettis aux impôts et aux charges sociales. L'exemple le plus frappant est la célèbre place Cheikh-Bachir-Ibrahimi (membre fondateur et président de l'association des Oulémas (1889-1965), successeur de Ben Badis), encadrée de platanes centenaires, située au centre-ville que les touristes traversent pour aller visiter la grande mosquée historique (XIVe siècle).
Aménagée à coups de millions de dinars avec revêtement en marbre, granite et onyx, cette place faisait la fierté de Tlemcen et était chargée de souvenirs, car durant la guerre de Libération nationale de nombreux patriotes ont été exécutés froidement à cet endroit même. Grignotant mètre carré par mètre carré, les chômeurs ont commencé par installer des stands hétéroclites pour proposer toutes sortes de friperie, cosmétiques douteux, chaussures, jouets dangereux, confiserie et autres produits de consommation. Puis les baraques soutenues par des planches rouillées ont fini par occuper toute la place donnant l'impression aux touristes qu'un taudis venait d'être installé en zone urbaine.
Toutes les protestations verbales et écrites émanant des commerçants et des citoyens sont restées vaines pendant plusieurs années, malgré le fait, ironie du sort, que le siège de l'APC faisait justement face à cette place empruntée tous les jours par les élus.
Il a fallu que le wali en personne s'en mêle pour que cette plaie soit enfin colmatée et ainsi restituer à la ville sa place emblématique.
Tous les jeunes qui exerçaient illégalement leurs activités ont bénéficié de l'affectation de locaux neufs aménagés à l'ancien Souk El-Fellah de Sidi Lahcène, inaugurés par le ministre du Commerce. De nouveaux crédits ont par ailleurs été engagés pour permettre le dallage de la place Cheikh-Bachir-Ibrahimi, car tout le marbre a été arraché et volé en plein jour.
Alors que tout le monde croyait que cet espace public allait enfin renouer avec sa vocation initiale, voilà qu'à nouveau des chômeurs y viennent comme leurs prédécesseurs installer tous les jours des petits stands.
Ces derniers prennent au fur et à mesure de l'ampleur pour gagner de l'espace et défigurer cette place comme par le passé.
Les autorités locales abdiquant à cette situation de non-droit semblent impuissantes pour faire face à ce phénomène de société qui tend à se propager à d'autres lieux. Retour donc à la case de départ.
B. A
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