Algérie

Tlemcen



Les entreprises publiques, cibles de groupes d’intérêts? Faisant l’objet, semble-t-il, de grandes convoitises de la part de groupes d’intérêts, les rares entreprises publiques économiques, ayant échappé à la liquidation ou à la braderie, sont confrontées, aujourd’hui, à divers problèmes et entraves. Ceux-ci se situent à tous les niveaux, compromettant sérieusement l’avenir des centaines de cadres et travailleurs, en même temps que la survie de ces entreprises considérées dans la région comme étant les plus performantes dans leurs domaines d’activité tant sur le plan qualité des travaux que sur les délais d’exécution. Les raisons de cette réussite sont multiples: d’abord ces entreprises ont opéré leurs mises à niveau à temps ; ensuite, elles ont investi dans l’outil de production en le modernisant au prix de lourds sacrifices. L’exemple des sociétés SOGERWHIT et START est édifiant. Ces deux entreprises, l’une spécialisée dans les travaux hydrauliques, l’autre dans les travaux routiers, employant toutes les deux plus de 1000 travailleurs, arrivent même à recruter aujourd’hui tant elles se portent bien sur le plan financier. «C’est cette réussite qui intéresse les groupes d’intérêts, lesquels ne ménagent aucun effort pour freiner l’élan de nos entreprises en usant de tous les moyens», nous a déclaré un cadre, expliquant que «ces groupes d’intérêts ont saigné nos entreprises en recrutant nos meilleurs techniciens et ingénieurs en leur promettant des mirages. Ils s’attaquent aujourd’hui à notre volume de travail en usant de tous les subterfuges pour que nos entreprises ne décrochent aucun marché dans la wilaya de Tlemcen.» Et d’ajouter: «Nous ne devons notre survie qu’à notre compétence et notre bonne réputation qui ont dépassé les frontières de notre wilaya.» Il est vrai que les deux entreprises ont plus de marchés publics dans les wilayas limitrophes, comme l’atteste le programme des travaux exhibé par notre interlocuteur qui se dit «outré» par le comportement de certaines entreprises privées qui «nous imposent un diktat et une concurrence déloyale ne se basant sur aucun critère objectif de compétitivité ou de compétence.» Selon toujours ce cadre, «la plupart des travaux exécutés par ces entreprises ont été déclarés non conformes par les laboratoires compétents et ont fait l’objet d’une révision dans les travaux par d’autres entreprises. Les exemples ne manquent pas dans la wilaya de Tlemcen ; nous n’en citerons qu’un: le tronçon routier Saf-Saf/Ouled Mimoun qui a été bitumé deux fois en moins d’une année.» L’acharnement contre la SOGERHWIT et la START trouve, semble-t-il, sa justification dans le fait qu’elles disposent d’un parc énorme de matériel moderne, d’un encadrement ayant plusieurs années d’expérience et d’un savoir-faire qu’aucune entreprise privée ne possède. Mais, d’après notre interlocuteur: «Il existe aussi le fait qu’avec les entreprises publiques il n’y a rien à gratter; il n’y a ni pourboire, ni cadeau, ni bakchich. C’est-là toute la différence!» Et d’ajouter: «Nos entreprises emploient des centaines de travailleurs qui sont tous déclarés, tous assurés et tous leurs droits garantis et préservés. En plus, nous payons nos impôts rubis sur ongle», avant de s’écrier: «Citez-moi un exemple d’une entreprise privée qui assure tous leurs droits aux travailleurs et paye convenablement ses impôts?» B. Soufi


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