A l'initiative du laboratoire d'anthropologie
des religions de l'université Abou-Bakr Belkaïd, s'est tenue la semaine
dernière une journée d'études sur le thème «Problématique de la lecture et de
l'interprétation du texte saint». La problématique posée par les organisateurs
lors de cette rencontre scientifique ne limitait pas les questionnements au
seul Coran pour tirer profit également des expériences de l'herméneutique du
texte biblique.
Les conférenciers, Mazi Abdelkader, Belalia
Mohammed, Belkhiter Boumediène, Hadri Fodil, Belkheir Othmane, Mansouri
Mokhtar, Karl ABdelmalek, Belbachir Mohamed, Belghit Abdelmadjid, Bouhassoune
Larbi, Sib Kheireddine, Mounis Bekhadra, Benlebed Rafika, Fakir Mohamed Rassim,
Belarbi Mohamed, Daîm Abdelmadjid, Bellifa Miloud, Mani Guendouz, Chaîf Okacha,
Ouraghi Ahmed, Saïdi Mohamed, Korib Ramdane, Moussouni Mohamed, Aouar Amaria,
Ramdane Mohamed, Senaissi Rabah, Mortad Mohamed, Keroum Mohamed, Bourouba Mehdi
et Nedjar Redouane, ayant animé la journée, venaient de différents domaines
disciplinaires et de recherche ce qui a octroyé aux travaux un caractère
interdisciplinaire utile et fécond pour répondre aux questions posées.
Deux grandes voies dans l'interprétation du
Coran sont mises à jour par les conférenciers et qui recoupent les
appartenances doctrinales de leurs auteurs : faut-il privilégier la raison ou
le coeur dans l'interprétation du texte coranique? Cette question induit une
autre non moins importante: comment interpréter le Coran et avec quels outils?
Un grand thème a dominé les contributions des participants : celui de la
finalité de l'interprétation du texte coranique. Les réponses apportées à ce
questionnement mettent en évidence tout d'abord les motivations doctrinales
(par le passé) et politiques (aujourd'hui) qui ont caractérisé les interprétations
notoires du texte coranique. M. Belkheiter Boumediène, du département des
sciences islamiques, a fait remarquer au cours de son exposé que le Coran a été
interprété (et compris) en fonction de deux attitudes: interpréter le texte
coranique en se focalisant sur le texte lui-même par le recours à l'analyse
raisonnée ou bien interpréter le texte grâce à des «éclairs divins». Cette
contribution du conférencier n'a pas manqué de poser, en conséquence, les
limites de l'interprétation du Coran. L'interprétation du texte saint est-elle
réservée à certaines personnes et lesquelles? Le dépassement de ce dilemme est
fait par d'autres conférenciers du thème département (M.Belahia et Belkhir
Othmane) qui soulignent la nécessité qu'il y a pour les musulmans de faire de
l'interprétation du texte coranique un acte socialement plus utile pour
accompagner l'évolution des sociétés musulmanes qui doivent s'inscrire dans la
contemporanéité. Cette position a déjà obtenu une réponse à travers la position
du grand philosophe Ibn Rochd comme le rappellent certains conférenciers du
département de philosophie. Dans ce cadre, M.Mounis Belkhadra rappelle au cours
de son intervention, que Ibn Rochd avait déjà de son temps réfuté
catégoriquement toute interprétation qui ne s'appuierait pas sur la force de la
raison.
A propos de raison, nous mentionnerons
l'intervention originale de M. Mecherbet Ali du département de psychologie qui,
après avoir rappelé les découvertes de la psychologie cognitive sur les lois du
raisonnement humain, a invité les participants à s'y intéresser et à en tirer
profit, y compris dans ce domaine de la compréhension du texte coranique. la
journée s'est achevée par un débat fécond et utile aux nombreux étudiants et
enseignants qui y ont pris part.
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Posté Le : 26/02/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Khaled Boumediène
Source : www.lequotidien-oran.com