Lauréat du 1er prix du village le plus propre, le village Sahel ouvre des maisons d’hôtes.
Lauréat du premier prix de la 7e édition du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou en 2019, le village Sahel, dans la commune de Bouzeguène, semble ne plus se suffire de cette distinction qui lui a permis de décrocher une cagnotte de neuf millions de dinars, puisqu’il ambitionne désormais de servir de fer de lance dans le développement du tourisme de montagne en Kabylie.
Pour ce faire, le village a initié, sous l’impulsion de l’association des femmes en collaboration avec le comité du village, un projet d’aménagement de maisons d’hôtes pour accueillir les visiteurs inspirés par des escapades en région montagneuse de Kabylie.
Selon Youcef Chebini, membre du comité de village Sahel, vingt-six maisons d’hôtes sont, jusqu’à présent, répertoriées dans le village en attendant de trouver encore d’autres ou tout au moins obtenir l’accord de leurs propriétaires.
“On compte restaurer le maximum de maisons pour l’accueil des touristes”, nous dira notre interlocuteur.
Avec ces demeures, le village de Sahel compte “révolutionner” le tourisme inclusif qui assurera des revenus conséquents au village.
Pour les initiateurs de ce tout premier projet dans son genre en Kabylie, ces gîtes ruraux sont très demandés par des touristes et même par des familles ou des personnes, y compris celles originaires de la localité de Bouzeguène mais résidant ailleurs, et qui sont constamment en quête de ressourcement, d’évasion et de tranquillité.
Pour M. Chebini comme pour Mlle Bakouche Fadhila, présidente de l’association des femmes du village, ce projet sera référencé dans un site Internet ou dans des portails touristiques pour attirer des clients.
“Il est indispensable de communiquer et de se faire connaître”, a soutenu Mlle Bakouche avant d’aborder la genèse de ce projet.
“C’est un projet financé par l’assemblée populaire de wilaya (APW) qui nous a octroyé quatre millions de dinars destinés essentiellement à la rénovation des anciennes maisons du village. La rénovation vise essentiellement les murs, la charpente, les tuiles, la maçonnerie, la menuiserie extérieure, le revêtement mural et l’aménagement extérieur”, a-t-elle expliqué.
Selon cette dernière, les anciennes maisons sont, en général, dépourvues de toutes commodités. Des commodités que les initiateurs du projet comptent bien intégrer dans ces maisons.
“Il faudra procéder à la réalisation des sanitaires et des douches, l’installation des citernes d’eau et l’équipement éventuel de la maison en matelas, table basse, tabourets, réfrigérateur. Il faudra aussi que nous procédions à l’acheminement du courant électrique pour raccorder les maisons qui ne disposent pas de compteurs”, a précisé notre interlocutrice.
Pour sa part, le représentant du village, M. Chebini Youcef, expliquera que “la rénovation de ces maisons d’hôtes sont, en partie, à la charge des villageois. Certaines habitations ont été prises en charge sur fonds propres du village en fournissant, aux propriétaires, des matériaux de construction alors que d’autres maisons sont totalement rénovées par leurs propriétaires et mises à la disposition du village clé en main”.
Toutefois, les propriétaires des maisons d’hôtes ont toujours accès à leurs biens en y apportent un entretien permanent et même à une utilisation personnelle, en cas de besoin. Lors de notre visite, nous avons constaté que ces vieilles maisons sont situées dans le site de l’ancien village qui se caractérise par une architecture particulière, avec des maisons basses, tout en pierres, des soupentes, des murs multiformes, larges et bosselés et des ruelles piétonnes étroites, toutes recouvertes de dalles en ardoise.
Ces pâtés de maisons sont identifiés et portent tous des noms de groupes familiaux: “Al hara Ath Chaabane”, “Al hara Iâarichene”, “Al hara Ath Âassi”, ou encore “Al hara Ath Chvana”, “El Hara Ath Ramdane”...
A l’intérieur de ces masures, on découvre parfois même des indices de leurs propriétaires. Leurs photographies en couleur ou en noir et blanc y demeurent encore, suspendues aux clous d’une étagère sur le mur de “tasga”. C’est le cas de cette maison appartenant au couple Saïd n’Boudjemaa né en 1920 et son épouse Fadhma Tachvanats, ou cette autre maison appartenant à Mohand Ouali Âassi et sa femme Taous ath Saada, ou encore celle des frères Hadj Youcef et Makhlouf Chabi.
“Certains propriétaires ne sont plus de notre monde”, a-t-on précisé.
Certaines de ces maisons sont encore en bon état. Elles appartiennent à des émigrés qui les ont bien entretenues et leur servaient de gîte pour les vacances d’été. Dans une maison avec une cour et une soupente, la présidente de l’association nous montre un amas de bois sec bien arrangé.
“Cette maison peut servir en été comme en hiver. Les locataires peuvent même se chauffer au feu de bois et allumer le quinquet à pétrole pour replonger dans le bon vieux temps !”, dira-t-elle en souriant.
Il faut préciser que la rénovation de certaines de ces maisons a été entamée bien avant le début du festival “Raconte-arts”, soit en juillet 2019. Elles ont déjà servi pour héberger certains participants et invités qui se sont félicités du confort subtil de ces maisons rurales anciennes.
Photo: Sahel, lauréat du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou en 2019. © Liberté
KAMEL NATH OUKACI
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Posté Le : 20/09/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : KAMEL NATH OUKACI
Source : liberte-algerie.com du mercredi 16 septembre 2020