Tizi Ouzou - Une production prévisionnelle de 500.000 quintaux d’agrumes

La production en agrumes attendue à travers la wilaya de Tizi Ouzou devrait dépasser cette année les 500.000 quintaux (qx), avec un rendement moyen à l’hectare de près de 500 qx et le meilleur enregistré au niveau national.

Cette récolte jugée en hausse comparée à celles enregistrées durant les années précédentes reste toutefois insuffisantes, ont souligné les intervenants lors de la journée technique pour le développement de la filière agrumicole qu’a abrité mardi l’Itmas (Institut de technologie et moyens agricoles spécialisés) de Boukhalfa. Ils ont relevé les énormes potentialités dont dispose la wilaya et ont plaidé pour la nécessité d’augmenter la superficie agrumicole.

Dans la wilaya de Tizi Ouzou, seuls 1.590 ha sont consacrés à la culture des agrumes dont un peu plus de 1.400 ha sont entrés en production cette saison. La quantité d’agrumes produite reste insuffisante malgré l’importance du rendement à l’hectare. Tizi Ouzou n’est qu’à la quatorzième place au niveau national.

«Nous avons un rendement de près de 500 qx/ha mais en termes de superficie, Tizi Ouzou ne détient que 3% de la culture agrumicole au niveau national et elle est ainsi classée à la quatorzième place en termes de production», soutient le directeur du secteur agricole, Makhlouf Laïb.

Il signale que «le programme tracé pour la filière est celui d’augmenter la superficie cultivée et planter plus d’arbres.»

«Il existe des terrains en jachère qu’on peut exploiter», ajoute le responsable qui prévoit aussi un programme devant développer la filière en mettant de nouveaux plants d’agrumes à la disposition des agriculteurs.

«Il faut insister sur la formation et le perfectionnement afin de permettre aux agrumiculteurs de maitriser l’aspect technique. Le respect de l’itinéraire technique est indispensable pour améliorer le rendement ainsi que la qualité du produit», a indiqué le responsable lors de l’ouverture de la journée technique.

. Organiser la filière

Pour les intervenants à la rencontre, notamment les universitaires, la majorité des producteurs d’agrumes ne maîtrisent pas la taille de fructification, l’usage des engrais ou encore l’irrigation, les mesures à entreprendre pour améliorer la pollinisation des arbres.

La rencontre à l’Itmas a aussi permis de souligner l’importance d’organiser la filière. les différentes intervenants, dont les cadres de la Direction des services agricoles (DSA), les universitaires et les représentants des institutions comme l’Itmas et la Srpv (la Station régionale de la protection des végétaux) de Draâ Ben Khedda, ont appelé à la création d’une coopérative des agrumiculteurs.

La coopérative permettra selon eux de mettre un terme au long circuit de vente causant la hausse des prix. C’est en effet un marché juteux pour les revendeurs qui en profitent.

«Si un kilogramme d’orange est vendu à 40 ou 50 da par le producteur, il se retrouve à 120 Da ou plus sur les étals. Par contre, avec la coopérative, le marché sera mieux organisé. Le producteur pourra écouler tout son produit et le consommateur pourra l’acquérir à un prix raisonnable», a-t-on affirmé.

L’organisation de la filière et la création de ce genre de regroupements permettra aussi de faire face aux problèmes soulevés par les producteurs. C’est le cas du manque des ressources hydriques avec le tarissement de celles existantes, comme les puits et forages.

On relève en outre un problème de commercialisation et l’absence de structures de stockage et de transformation de la production.

Le vieillissement des vergers a aussi été signalé.


Photo: 1.590 ha sont consacrés à la culture agrumicole dans la wilaya de Tizi Ouzou

Tassadit Chibani