izi-Ouzou, une de
nos plus grandes métropoles, qui a longtemps souffert de sa marginalisation dans
le domaine culturel, sort progressivement de sa léthargie.
Après la musique, le chant, les
arts plastiques, c'est au tour du 7e art d'investir la cité. Durant cinq
jours, les citoyens de la
wilaya ainsi que ceux des villages avoisinant (Azazga, Draa
El Mizan, Azeffoun, Larbaa N. Iraten…) sont conviés à cette grande fête des
images qui se propose de refléter la richesse de l'expression cinématographique
amazighe.
Le coup d'envoi a été donné samedi à 18 h au théâtre «Kateb Yacine». Tenant
compte des enseignements des onze précédentes éditions, l'équipe organisatrice
s'est investie à fond pour réussir ce 12e rendez-vous.
Le désormais Festival du film amazigh (FCNAFA) a enfin pignon sur rue. Plus que
tous les anniversaires, celui-là est intensément attendu. La population va voir
défiler avec émotion l'impressionnante cohorte de bénévoles qui contribuent au
succès de la
manifestation (techniciens, journalistes, cinéastes, scénaristes,
artistes, comédiens prestigieux… ), mais aussi un
public chaleureux et avide d'images et d'échanges qui va remplir les espaces de
projections, de débats et de formation.
Compte-tenu de la faible production
nationale d'expression amazighe, aligner 25 productions dont 15 en compétition
pour l'Olivier d'or, trophée principal récompensant la meilleure Å“uvre
documentaire ou de fiction et une dizaine de films en compétition pour la récompense de la meilleure Å“uvre dans la catégorie «jeunes
talents», relève de la
gageure. Souhaitons bon courage aux deux jurys composés de
personnalités des arts et de la
culture, qui ont accepté la lourde et pénible charge
de distinguer les films en compétition.
Le public de Tizi-Ouzou
est invité à apprécier les Å“uvres de créateurs jeunes et moins jeunes qui ne
manquent ni de talent, ni de compétences, ni de savoir-faire technique. A
l'écoute des soubresauts de l'histoire, chaque réalisateur va développer ses
problématiques et ses thématiques particulières au rythme des mutations de la société qu'il reflète. La seule occasion pour
découvrir les travaux de ces cinéastes en herbe reste le festival, puisque la télévision boude
encore ces productions particulières qui n'ont jamais eu accès au petit écran. Le
Fcnafa s'est transformé en agora ou tout un chacun est à même d'échanger son
point de vue sur l'avenir de notre cinématographie et sur les mouvements
majeurs de l'histoire en marche. Sa mission : aider à comprendre et à faire
comprendre ce que les films disent, font ressentir et transmettre comme émotion
aux gens qui viennent les voir et pour lesquels ils ont été réalisés.
L'invité d'honneur
cette année: le cinéma du Maghreb. Accueillir la Libye, la Tunisie ou le Maroc
n'est pas seulement accueillir des pays qui ont signalé au monde leur besoin de
changer d'histoire, leur besoin de liberté, leur force collective et leur désir
de démocratie, c'est aussi accueillir des pays frères qui aiment le 7e art et
qui tiennent à défendre leur liberté artistique, morale, professionnelle et
économique face à la
création artistique. En inventant de nouveaux symboles, en
réorganisant le cinéma et l'audiovisuel, ils ne peuvent que contribuer à l'accompagnement de la conscience collective.
La programmation de
cette 12ème édition se veut être une fenêtre qui ouvre, ou du moins qui éclaire,
sur la complexité des
situations culturelles, sociales et politiques du grand Maghreb.
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Posté Le : 25/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bensalah
Source : www.lequotidien-oran.com