Tizi Ouzou - Silence! On déboise

Il est de notoriété publique aujourd’hui que le déboisement prend des proportions alarmantes depuis particulièrement quelques années en raison de plusieurs facteurs naturels, mais surtout humains, et ce, à travers tout le territoire national. Urbanisation tous azimuts, sécheresses, incendies et bien entendu l’abattage des arbres pour différentes exploitations.

Dans ce vaste massif forestier d’Amdjoudh par exemple, s’étalant du sud de la ville des Genêts jusqu’aux communes de Maâtkas et Beni Zmenzer, nul n’est en mesure d’estimer le nombre d’arbres massacrés quotidiennement.

Les pins, les chênes, les eucalyptus et les tas d’autres espèces d’arbres qui ornent toute cette belle forêt sont en passe d’être «achevés» dans une incroyable indifférence.

En effet, certains individus sans scrupules, profitant de la conjoncture actuelle, caractérisée par l’absence des gardes champêtres et une situation de non-droit dans ce territoire infesté par les groupes islamistes armés, trouvent un cruel plaisir à abattre ces arbres dont certains sont centenaires, et c’est tout bonnement pour les besoins d’en faire des «pieds-droits» nécessaires à la réalisation des dalles en béton.

Pis, le massacre se fait dans un triste spectacle où personne n’a daigné intervenir pour y mettre fin.

Par ailleurs, même scénario au massif forestier d’El Maj, s’étalant jusqu’aux limites territoriales des communes de Boghni et de Mechtras où les baliveaux qui auraient été épargnés par les incendies estivaux sont en train d’être à leur tour passés à la trappe.

Même topo certainement dans les forêts de Mizrana et Yakourène où le déboisement est aussi effréné.

Aussi, ne craignant ni la rigueur de la loi ni la cruauté des islamistes armés qui écument ces forêts, ces pseudo «buissonniers» sont en train de se livrer à un abattage abusif.

Ce n’est pas étonnant ainsi de les rencontrer dans les souks en train d’écouler leur bois (souvent des pieds-droits) ou de louer leur «marchandise» au vu et au su de tout le monde.

C’est dire enfin qu’en plus de ces nombreux incendies qui ravagent nos forêts, la bêtise humaine ne fait qu’accentuer, hélas, ce drame.

C’est comme si, chez nous aussi, on voudrait paradoxalement contribuer au réchauffement climatique à notre manière, car, faudrait-il le rappeler, le déboisement est l’une des principales raisons de l’effet de serre qui frappe notre planète.

Pourtant, elles sont innombrables ces associations écologiques qui ont interpellé les pouvoirs publics, mais en vain, du moins pour l’heure.

Amayas Idir