Les plages demeurent la destination première des estivants à Tizi Ouzou pour se détendre et profiter des vacances. Mais cette année, l’interdiction de la concession des plages à des opérateurs particuliers a donné lieu à des situations de confusion totale.
Les estivants ont entendu parler de cette mesure assurant le droit d’accès gratuit aux plages, sauf que sur le terrain, rien ne semble avoir changé par rapport aux années précédentes. Ils continuent de dépenser de l’argent en bord de mer avec parfois des excès. La note ministérielle était pourtant claire. Elle n’ouvrait droit qu’à des accords aux opérateurs privés pour un droit temporaire d’occupation d’un local ou d’une superficie nécessaire pour le dépôt des équipements de plage qu’ils pourront louer aux estivants. L’accord ne leur donne toutefois pas la possibilité de les installer préalablement sur le rivage.
C’est tout le contraire qui est observé au niveau des villes côtières de Tizi Ouzou où tentes et parasols occupent les plages à longueur de journée, laissant peu d’espace inoccupé que se disputent les estivants équipés de leurs propres matériels.
A Azeffoun, l’occupation des plages s’est faite cette année dans le cadre d’une «location» au lieu de «concession». Le terme est différent mais le principe est le même. Cela a d’ailleurs permis à l’APC de renflouer ses caisses avec 3,5 millions de dinars.
La direction du tourisme et de l’artisanat de Tizi Ouzou n’est pas contre ce procédé. Elle affiche même sa volonté de revenir au système de concession.
«Cette idée sera soumise au ministère en marge des réunions prévues en prévision de la prochaine saison estivale», affirme Rachid Ghedouchi, directeur du tourisme et de l’artisanat.
Il estime que «la bonne gestion des plages nécessite leur concession à des opérateurs privés. C’est pour cette raison que nous sommes pour la réhabilitation du système». Il explique cela par le fait que «c’est toujours une rente bénéfique pour les caisses des communes balnéaires». L’année dernière, 11 millions de dinars avaient été empochés par les communes grâce à toutes les concessions.
Le directeur ajoute que c’est un moyen «d’occuper les lieux, et de ne pas laisser la voie libre aux squatteurs. La commune identifiera de la sorte ces derniers et pourra même leur ouvrir les portes pour travailler avec des autorisations à condition de s’acquitter de la somme requise. La concession permettra aussi d’exiger l’entretien de la plage», dit-il, expliquant à quel point il est difficile pour les APC de veiller à garder les lieux salubres avec le peu de moyens dont elles disposent.
Rachid Ghedouchi rappelle le principe de la concession à travers laquelle les opérateurs bénéficient d’espaces sur la plage, de parking, de plateforme commerciale et de sanitaires. La concession est donc bénéfique pour les communes, mais qu’en est-il pour l’estivant?
L’entrée en lice d’opérateurs privés fait que des pratiques et dépassements sont enregistrés notamment en termes de prix appliqués pour les services proposés, loin de tout contrôle. Des tentes à 700 DA, des parasols à 400 DA ou encore une chaise et une table à 100 et 500 DA sont les tarifs exigés. La concession doit être suivie de contrôle, voire d’une note fixant les prix des prestations à leur juste valeur.
Photo: Des plages sont mises en location par des APC pour contourner l’interdiction de concession
Tassadit Chibani
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Posté Le : 11/08/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: ; texte: Tassadit Chibani
Source : elwatan.com du jeudi 11 août 2016