Algérie

Tizi Ouzou rejette l'offre de dialogue de Tebboune


Moins de 48h après l'offre de dialogue faite au hirak par Abdelmadjid Tebboune qui animait, vendredi soir, sa première conférence de presse après sa victoire électorale, des centaines d'habitants de la wilaya de Tizi Ouzou ont organisé une marche pour lui signifier leur rejet catégorique de tout dialogue avec "un président illégitime" et réaffirmer leur revendication pour le départ de tout le système.C'est à travers le même slogan scandé partout en Algérie durant les semaines qui ont précédé et qui ont suivi l'épisode du faux dialogue initié par le panel dirigé par Karim Younès que les manifestants ont répondu, hier, à Tebboune. "La hiwar, la chiwar, errahil obligatoire", ont scandé à tue-tête les étudiants et les manifestants ayant pris part à cette marche, qui a démarré du campus Hesnaoua pour se diriger vers la placette de l'ex-mairie, au centre-ville, où un second rassemblement, après celui de samedi, était prévu pour apporter le soutien des habitants de la région aux Oranais, qui ont fait l'objet d'une répression féroce vendredi dernier à l'occasion de la 43e marche hebdomadaire.
En arrivant sur cette place, plusieurs manifestants, avocats, syndicalistes et militants politiques se sont succédé au micro pour fustiger Tebboune et ceux qui l'ont désigné, et surtout dénoncer par anticipation tous ceux qui seraient tentés de prendre part au dialogue sans l'aval du mouvement populaire. "Il serait incohérent pour un mouvement qui revendique un changement radical de système d'accepter l'offre d'un dialogue faite par un homme placé, contre la volonté populaire, à la tête du pays par le même système, à travers, de surcroît, un scrutin que nous avons passé plusieurs mois à dénoncer", a lancé d'emblée un manifestant avant d'avertir quant à "tout aventuriste qui serait tenté de mener un dialogue à la Alilouche", faisant allusion à la délégation qui a mené le dialogue avec le gouvernement Benflis sans l'aval de la Kabylie durant les événements de Kabylie en 2001. "Lorsque nous sommes sortis dans la rue, nous avions dit que tous les symboles du pouvoir doivent partir car illégitimes, aujourd'hui ils sont encore et toujours là, donc aujourd'hui il faut poursuivre le combat entamé le 22 février et intensifier les actions, et non pas aller au dialogue", a enchaîné l'avocate Me Lila Hadj Arab.
Lors de ce rassemblement auquel ont participé également de nombreux militants connus tels que Hend Sadi, Mouloud Lounaouci et Hamou Boumediene, les nombreux présents ont tenu à exprimer leur soutien aux Oranais en scandant, entre autres, "Wahrania bravo aâlikoum, Tizi Ouzou teftakher bikoum" (Oranais, bravo, Tizi Ouzou est fière de vous).

Samir LESLOUS
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