Tizi-Ouzou : Leurs revendications sociales n’étant pas prises en charge

Les citoyens de Makouda occupent l’APC et la daïra Comme c’est désormais la coutume devant un quelconque problème, du plus petit au plus complexe, les gens assiègent les services publics et, souvent, vont même jusqu’à fermer le siège d’une APC ou d’une daïra. Si ce n’est tout bonnement la fermeture d’une route ou d’autres services publics, afin, pensent les protestataires, d’attirer l’attention des autorités. C’est ainsi que, ce lundi, la population des villages d’Izaichene et de Tinkachine, dans la daïra de Makouda, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Tizi-Ouzou, ont assiégé la daïra et l’APC. Le comité des citoyens de ces deux villages a rendu publique une déclaration, appelée plate-forme de revendications des villages et comprenant les diverses réclamations adressées aux autorités tant locales que wilayales. Le comité des citoyens de Makouda affirme que, «suite à l’assemblée générale tenue le 06 septembre, à la place de la mairie de Makouda et ayant réuni les citoyens des villages Izaichene et Tinkachine, une plate-forme de revendications a été dégagée à la suite d’un débat autour de préoccupations des citoyens». Les citoyens exigent ainsi l’aménagement et le revêtement de la route de Tinkachine, l’aménagement de l’espace situé aux environs du siège de l’APC, le revêtement des bretelles reliant les différents villages au chef-lieu, la distribution quotidienne d’eau potable à tous les foyers, la collecte des déchets ménagers et l’interdiction des décharges illicites, la mise en service de l’éclairage public existant et la modernisation du réseau, la réalisation du réseau d’assainissement, l’aménagement du chef-lieu, l’installation en urgence au niveau de la polyclinique d’un service des urgences, etc. La liste qui comprend pas moins de 25 revendications explique sûrement l’intérêt que portent les habitants à leur commune, mais cela démontre aussi que, durant des décennies, les problèmes se sont pratiquement amoncelés et rien de sérieux apparemment n’a été réalisé. Il semble aussi que le moment est venu pour que les élus se retroussent enfin les manches et demandent des crédits idoines afin de permettre aux citoyens de jouir des bienfaits d’un certain développement. Les pouvoirs publics se doivent de réfléchir sérieusement aux affres que vivent les populations des villages excentrés et éviter ainsi qu’elles ne soient obligées de sortir manifester leur mécontentement dans la rue. Hier, Makouda, auparavant bien d’autres communes et demain encore d’autres... Un jour, il faut bien que s’arrête ce cycle infernal qui risque de devenir une culture de la violence. Que l’on n’incrimine surtout pas les citoyens qui ont attendu souvent des années pour voir le moindre projet se réaliser! M. Chabane