Les avocats de la wilaya de Tizi Ouzou ont battu le pavé ce jeudi 19 septembre à travers les principales artères de la capitale du Djurdjura. Bien avant 10 heures, des groupes de Robes noires se sont rassemblés devant la Cour de justice de la wilaya, avant d'entamer leur grandiose marche le long de l'artère principale traversant la ville jusqu'au premier carrefour.Les centaines d'avocats se sont dirigés via l'avenue Si Mohand Saïd Ouzeffoun, pour aboutir au commissariat mitoyen du stade Oukil Ramdane, puis descendre vers le carrefour de l'entrée Est du chef-lieu de la wilaya en marchant le long d'un tronçon de l'avenue Abane Ramdane. Juste après le principal jardin de la ville (1er Novembre 1954 et Place du 17 Octobre 1961), les Robes noires ont viré sur la droite pour observer un rassemblement devant le tribunal. Sur place, le millier de femmes et d'hommes de la Défense ont observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la démocratie et de tous les disparus, et les victimes de l'injustice du pouvoir, avant d'entonner, à l'aide de mégaphones, l'émouvant chant de l'hymne national.
Voulant entrer dans l'enceinte du tribunal, les avocats ont fait l'objet d'empêchement par les services de sécurité. Néanmoins, les avocats ont pu y pénétrer grâce à leur nombre important, en ouvrant le portail. « La justice doit recouvrer son indépendance ! », clame une avocate. A préciser que pendant qu'elles marchaient, les Robes noires criaient une multitude de slogans tels que « Khedaïne, cheyatin, ou-yeqoulou wataniyin » (traitres et hypocrites et ils se disent nationalistes), alusion aux tenants du pouvoir actuel, ou encore » Dawla madania, machi askaria » (Etat sera civil et non militaire !). Ils chanteront encore « Gaid Salah, Bensalah, Bedoui, vous partirez grâce à Dieu et au peuple », « Ulach El Vot Ulach », « barakat men aadalat el aïçabat », « Libérez la justice ! »
A noter que tout au long de leur itinéraire, les carrés de marcheurs en robes noires ont déployé des banderoles sur lesquelles il est écrit : « Vous avez le tribunal d'Alger, nous avons le tribunal de l'Histoire », ou encore « Alerte, justice en feu ! La détention arbitraire partout, la justice nulle part. Non à l'instrumentalisation et à la mise à mort de la justice. Libérez tous les détenus d'opinion ! Ce pays mérite mieux? ». Il est également porté des pancartes où on pouvait lire : « Violation (par le pouvoir) de l'article 105 de la déclaration universelle des Droits de l'homme : La liberté de circulation », « Tout individu a le droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions » (article 19 de la déclaration universelle des droits de l'homme).
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Posté Le : 19/09/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salah Yermèche
Source : www.elwatan.com