Algérie

Tizi Ouzou - Les riverains de la décharge publique de Boghni en danger permanent



Tizi Ouzou - Les riverains de la décharge publique de Boghni en danger permanent
Boghni, cette importante ville du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, n’a pas fière allure avec cette immense décharge publique, véritable verrue géante, qui empoisonne la vie des riverains qui inhalent en permanence les fumées toxiques provenant de l’incinération des déchets loin des normes en vigueur ainsi que par ses routes défoncées et les amoncellements d’ordures dans tous les coins de rue.

Située à quelques encablures seulement de la ville et à quelques dizaines de mètres des nouvelles habitations dont un immense chantier de logements sociaux, la décharge qui reçoit les ordures de quatre communes est décriée par les riverains qui souffrent le martyre été comme hiver.

Elle n’épargne ni l’environnement naturel, ni la sécurité et l’hygiène des populations résidant à proximité, et ce n’est pas l’engin de terrassement requis pour gérer le site qui changera les choses, s’alarment les riverains.

Les démarches entreprises par ces derniers auprès de l’APC ont abouti à la pose d’un semblant de clôture en grillage qui n’a pas tardé à s’affaisser laissant béante cette immense décharge non sécurisée au grand bonheur des enfants qui envahissent les lieux à la recherche d’objets susceptible de leur rapporter quelques dinars.

Devenue leur antre, cette décharge leur sert d'espace ludique.

Ses nuisances n'ont pas épargné les oliveraies environnantes transformées en brasier par les incendies nés des incinérations des déchets.

Tout comme les animaux domestiques qui en font une zone de pacage.

Le site ne reçoit pas que les déchets et ordures ménagères, mais aussi les déchets hospitaliers avec leurs conséquences sur la santé, mais aussi toutes sortes de détritus émanant des magasins et autres établissements et unités de fabrication de la ville dont la toxicité est avérée.

Les riverains évoquent ces produits alimentaires périmés, une aubaine pour les enfants pauvres qui en font leur pitance ou encore ces canettes de bière périmées revendues en ville.

La décharge d’Ichiouech dont l’existence remonte aux années de l’indépendance n’est pas la seule tare de cette ville qui aurait pu prétendre à mieux si elle était tombée entre de bonnes mains, s’indignent les citoyens qui ont débordé du sujet de la décharge pour rebondir sur la question du développement.

Pour eux, rien de bon ne se profile à l’horizon en matière de développement si ce n’est la prolifération de commerces illicites à l’image de bars clandestins dont l’activité est encouragée au détriment de projets porteurs.

«Nous avons des jeunes, cultivés et instruits, capables de relever les défis du développement mais rien n’est fait pour eux et qui, de guerre lasse, finissent par sombrer dans l’oisiveté et les vices de la drogue et du banditisme », s’indignent nos interlocuteurs qui dénoncent l’état déplorable des routes sans trottoirs et défoncées.

D’où les poussières envahissantes en été et la gadoue en hiver, notamment aux arrêts de bus où les voyageurs patinent dans les abords transformés en piscine.

Nous nous sommes rapprochés du maire dimanche dernier, jour d’audience, pour en savoir plus sur les préoccupations des habitants de Boghni, mais ce dernier nous a invité à revenir une prochaine fois.

* Photo ci-dessus, illustratif de l'article, ne concerne pas la décharge de Boghni/Akar Qacentina

Salem H./ Nadia D.


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