Algérie

Tizi Ouzou : les familles démunies ont quadruplé en sept ans


Les chiffres rendus publics, comme chaque année, dans le cadre de l'opération dite "Solidarité Ramadhan", par la direction de l'Action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou, viennent de révéler une hausse aussi fulgurante qu'inquiétante du nombre de familles qui basculent de plus en plus dans la précarité sociale, faisant ainsi de la pauvreté un phénomène plus que jamais visible dans la région.Pour cette année 2018, le nombre des familles démunies a atteint 37 900, selon le document de la DAS dont l'objectif était, à vrai dire, de mettre en valeur l'importance de l'enveloppe financière, de 184 millions de DA, dégagée à l'effet de venir en aide, sous forme de colis alimentaires, à ces familles durant ce mois de Ramadhan. Mais si le montant de cette aide, bien qu'en période de crise, a connu une nette hausse comparativement à l'année 2017 durant laquelle il était de 144 millions de DA, le nombre de familles démunies n'est pas en reste. Ces dernières étaient au nombre de 32 800 en 2017, soit en hausse de 5 100 en 2018.
À dire vrai, cette courbe haussière du nombre de familles démunies n'a pas débuté en 2017, mais remonte à plusieurs années en arrière. Durant la même période de Ramadhan en 2011, les chiffres rendus publics par la DAS à l'époque faisaient état de
9 591 familles démunies recensées à travers la wilaya de Tizi Ouzou et au profit desquelles une aide de 70 millions de DA a été dégagée. L'année suivante, soit en 2012, le nombre de familles nécessiteuses avait déjà presque doublé, puisqu'il était passé à 17 277 et le montant de l'aide dégagée par la wilaya à 126 millions de DA. Si l'on compare l'année 2018 à 2011, le nombre de familles démunies s'est tout simplement multiplié par quatre. Les différents responsables qui ont eu à s'exprimer sur cette question qui a déjà fait objet de polémique ont de tout temps soutenu que cette hausse ne signifie pas expressément que c'est la pauvreté qui gagne du terrain dans cette région, mais que ce sont plutôt les aides, étant importantes, qui touchent de plus en plus de familles à la faveur de l'actualisation du fichier des bénéficiaires. Un argument qui n'a pas convaincu grand monde, d'autant que ni les critères d'accès à ces aides ni les catégories concernées n'ont connu de changement. Les chefs de famille handicapés à 100%, les chefs de famille démunis non assurés sociaux, les bénéficiaires de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS), les chefs de famille insérés dans le cadre du Dais (ex-IAIG) et les chefs de famille à faibles revenus constituent l'essentiel de ces démunis bénéficiaires de cette aide.
De ces catégories de personnes éligibles, énumérées noir sur blanc dans le document de la DAS, il ressort clairement que cette situation de précarité est directement liée à la vulnérabilité de l'emploi et au chômage qui sont, eux-mêmes, les conséquences du sous-développement économique dans lequel patauge cette région depuis plusieurs dizaines d'années.
Samir LESLOUS
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