Publié le 24.10.2022 dans le Quotidien j’Expression
Par Kamel BOUDJADI
L’apiculture est passée de la culture traditionnelle à une activité arrimée aux normes mondiales.
Les apiculteurs stigmatisent l’absence d’un réseau de distribution
Elle coïncide avec une bonne saison. La fête du miel organisée ce week-end au village Tadjdiout dans la daïra de Maâtkas a réuni des dizaines d'apiculteurs venus de plusieurs communes des wilaya de Tizi-Ouzou, de Bouira et de Boumerdès. Organisée par les jeunes de l'association culturelle locale Tajadith en collaboration avec l'Assemblée populaire communale (APC) de Maâtkas, la manifestation, qui en est, cette année, à sa deuxième édition, a connu un véritable succès de par la qualité de l'organisation et de la participation. Il faut dire aussi que la récolte de cette année n'a pas été avare en miel. De l'avis de tous les apiculteurs présents. Abondante, mais hélas difficile du point de vue commercial. Nos interlocuteurs ont vivement critiqué les services concernés pour leur absence à ce chapitre. «Il n'existe point de circuit commercial dédié au miel. Nous continuons à vendre de bouche à oreille. Ce qui amène dans le créneau des commerçants véreux qui n'hésitent pas à traficoter et nuire à la réputation du miel», déplore un apiculteur. Cette situation est similaire à celle vécue chaque année par l'huile d'olive qui peine toujours à se frayer un chemin vers les étals des commerces dans la région et en Algérie en général. Ce qui est sidérant à tous points de vue. En effet, cédé à une moyenne de 4000 dinars le litre, le miel reste absent des commerces légaux pour des raisons inconnues. Se suffisant de quelques boutiques de vente spécialisées dans la vente des produits de la ruche, ce dernier disparaît après la fin des récoltes. Certaines quantités se retrouvent dans les wilayas de l'Ouest, mais qui ne représentent nullement le miel local étant vendu généralement par des personnes qui n'hésitent pas à mélanger avec d'autres produits pour augmenter les quantités au détriment de la qualité. Cette pratique répandue durant la dernière décennie tend à disparaître ces dernières années, mais elle a porté un coup dur à la réputation de ce produit noble. En fait, la pratique de l'apiculture a fait de grands pas depuis quelques années. Elle est passée de la culture traditionnelle à une activité arrimée aux normes mondiales grâce aux formations offertes en abondance par les techniciens des services de l'agriculture. Aujourd'hui, les apiculteurs connaissent mieux l'abeille et ses besoins. Ils savent mieux tenir les ruchers durant les périodes de l'année et leurs spécificités climatiques. Les professionnels du domaine pratiquent la transhumance à l'instar des apiculteurs du monde entier. Une pratique qui permet d'équilibrer le butinage et surtout de multiplier les variétés de miel. Enfin, notons que la vente de miel est tellement désorganisée que les citoyens ne font pas confiance aux vendeurs occasionnels. Ces derniers préfèrent encore acheter à la source chez les apiculteurs eux-mêmes qui le vendent d'ailleurs moins cher. Chez la majorité des apiculteurs, le miel coûte 3 600 dinars avec de moins en moins de chance de tomber sur du miel trafiqué. Cette situation fait que le miel ne peut pas prétendre à passer à l'international. Un passage qui bute aussi sur l'absence d'organismes normatifs.
Kamel BOUDJADI
24-10-2022
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Posté Le : 24/10/2022
Posté par : rachids