Tizi Ouzou/ Incendies, délestages, coupures d'eau L'heure des bilans

Epreuves - En Kabylie l'hiver a été des plus rigoureux avec des dégâts importants. L'été a fait le reste avec les incendies.
L'hémicycle Rabah-Aïssat de l'APW de Tizi Ouzou a abrité, hier, une importante journée d'étude à laquelle ont pris part des élus APW et APC, des députés, des associations et des membres de l'exécutif de wilaya, sur les graves retombées des incendies ayant dévoré la Kabylie cet été. Place donc à l'évaluation des dégâts occasionnés par les incendies, le problème des chutes de tension, les délestages et les pénuries d'eau.
D'emblée, les participants ont relevé que les recommandations qui ont sanctionné la journée d'étude organisées suite aux intempéries du mois de février dernier, n'ont pas «servi à grand-chose» et «qu'aucune mesure n'a été entreprise alors que l'été s'annonçait très chaud, donc porteur de grands risques d'incendies».
Le tableau dressé par les participants est des plus noirs. Tour à tour, les directions de l'hydraulique, des forêts, de l'environnement, de l'énergie et de la Protection civile ont présenté des bilans provisoires qui dépeignent des conséquences très lourdes sur le système environnemental et économique de la wilaya.
Il ressort même que «les moyens humains et matériels de la wilaya sont dérisoires pour parer à ce genre de catastrophe, de même que l'on s'étonne que sur 400 départs de feu aucune interpellation n'a été faite».
Les participants, avant de se pencher à élaborer un certain nombre de recommandations, ont conclu que cette situation «suppose un manque de vigilance et suscite des questionnements». Quant aux recommandations, pour le secteur des forêts, les participants préconisent de «recruter des ouvriers vacataires dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt à compter du mois de mai», de «renforcer la disponibilité en eau en multipliant le nombre de points d'eau», de «revoir la norme d'infrastructure de pistes en zone de montagne et de densifier le réseau», de «renforcer les réseaux de prévention, de surveillance et d'intervention dans les villages et les communes», de «doter le service des forêts en moyens humains et matériels conséquents, notamment en véhicules d'intervention et de ravitaillement», alors que pour la Protection civile on recommande de «réaliser des antennes de PC dans les zones à risques», de «lancer la formation de sapeurs-pompiers volontaires» et «réaliser des bouches d'incendies». Pour les communes on préconise la «formation d'agents communaux pour la lutte contre les incendies» et surtout de «doter les communes de moyens de lutte contre les catastrophes».
Quant au volet relatif à l'énergie, un certain nombre de recommandations a été aussi mis en avant.
On citera, entre autres, la nécessité «d'achever la réalisation des postes de sources», de «relancer la réalisation de la station thermoélectrique d'Azeffoun», de «produire de l'électricité par les moyens hydriques» et de «réhabiliter les anciennes stations hydrauliques abandonnées».
Les participants à cette journée n'ont pas omis non plus de saisir le ministre de l'Agriculture par le biais d'une requête dans laquelle il lui est rappelé que «l'été qui vient de s'écouler fut une dure épreuve pour la wilaya de Tizi Ouzou, les incendies qui ont ravagé des milliers d'hectares et d'arbres fruitiers notamment oliviers, figuiers et cerisiers, ont d'avantage appauvri la région déjà rongée par le chômage endémique».
Les rédacteurs du document ajoutent : «Après un hiver des plus rigoureux et des chutes de neige dont le poids a brisé oliviers et figuiers, les incendies ont fait le reste.
On annonce qu'en l'espace de six semaines, plus de 382 foyers ont été dénombrés, 500 000 arbres fruitiers ont été réduits en fumée, dont 360 000 oliviers et de relever qu'«en panne de modernisation, l'oléiculture dans notre wilaya traverse une phase critique».
Le P/APW, Mahfoud Belabbes rappelle au ministre qu'en ce qui concerne les différentes catastrophes, «les aides de l'Etat ne sont pas venues réparer les dommages causés et soulager les désespoir des paysans qui ont tout perdu».