TIZI-OUZOU - La 4ème édition de la fête de la forge, dédiée cette année à faire connaître et mettre en valeur l’apport de ce métier ancestral dans la vie de l’Homme, a été inaugurée lundi au village Ihitoussène dans la commune de Bouzguène, (50 km à l’Est de Tizi-Ouzou).
"Du cordon ombilical au cercueil, la forge accompagne l’Homme tout au long de la vie. Il en a besoin et recours à chaque instant et dans tous les domaines, dans sa vie domestique, dans son travail, dans ses déplacements et même dans les guerres", fait remarquer Mourad Lamri, membre de l’association du village "Sebaa Zbari" ("Les sept enclumes") organisatrice de cette manifestation. Celle-ci s’étalera sur trois jours avec l’ambition de "faire connaître et sauver de l’oubli ce métier ancestral qui se confond avec la vie du village qui a été fondé par un forgeron arrivé dans la région au 17ème siècle", fait-on savoir.
"Les sept enclumes" explique Mourad Lamri "sont les outils constituant la table de travail du forgeron, au nombre de sept, et qui sont indispensables à son métier. Dans le temps, elles sont offertes à tout jeune du village, dès l’âge de 17 ans, pour l’inciter à aller quérir sa subsistance dans des contrées lointaines, notamment, dans l’Est du pays où l’environnement est plutôt ingrat".
«Aujourd'hui la réalité est peu reluisante. Le métier perd de son éclat à l’épreuve de la mécanisation et du grand marché, mais il persiste encore à servir l’Homme. Le retour à l’agriculture de montagne qui ne peut se suffire de la seule industrie peut constituer une opportunité pour la relance du métier.»
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À ce propos, indique-t-il, "la boutique du fondateur du village, située tout en haut du village, sera transformée en atelier pour enseigner ce métier à ceux qui veulent s’y initier".
Tout au long de cette fête, une gigantesque exposition d’objets de forge met en valeur les apports de la forge dans les différents domaines de la vie, le travail, domestique comme le tissage, ou extérieur comme l’agriculture, le transport et même la guerre.
"J’avais commencé ce métier en 1957 à l’âge de 17 ans avec mon père dans la région de Bougaâ, à Sétif, et pour aider au combat libérateur du peuple contre le colonialisme, nous avions réparé des fusils, limé des armes blanches et même fabriqué des plombs pour le FLN", se remémore Lamri Mohand-Arezki, qui a travaillé toute sa vie comme forgeron.
Qualifiant les forgerons d’Ihitoussène de "véritables ambassadeurs de la kabylie qui ont exporté leurs métiers dans plus de 21 wilaya du pays", Youcef Aouchiche, président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), présent sur les lieux, a promis, lors de son allocution, "d’inscrire cette fête parmi les priorités de l’assemblée dans le cadre de la prise en charge et des aides octroyées aux différentes activités du genre à travers la wilaya".
Voir l'article avec plus de données (Image Gallary): http://www.aps.dz/regions/77177-tizi-ouzou-inauguration-de-la-4eme-edition-de-la-fete-de-la-forge
APS
CETTE 4E ÉDITION A POUR OBJECTIF L’INITIATION DES JEUNES À CE MÉTIER. Coup d’envoi de la fête de la forge de Tizi Ouzou: Le village Ihitoussène – qui tire son nom d’ahitos, qui veut dire forgeron – (daïra de Bouzeguène, Tizi Ouzou) abrite depuis hier et jusqu’à demain la 4e édition de la fête de la forge. Initiée par l’association culturelle Sebaâ Zzbari (les sept enclumes) et le comité du village, cette 4e édition est organisée, entre autres, en partenariat avec l’APW et la direction du tourisme et de l’artisanat. Placée sous le slogan “La forge traditionnelle, un patrimoine millénaire au service de l’économie rurale”, elle a pour objectif, selon les organisateurs, “la préservation et la vulgarisation du métier de la forge traditionnelle pour les générations futures, ainsi que l’initiation des jeunes au métier de la forge”. Le coup de starter de la manifestation a été donné par les autorités locales et le P/APW qui a réitéré l’engagement et la disponibilité de l’assemblée qu’il dirige à contribuer à la préservation du métier de forgeron. La fête a débuté par la visite du musée de la forge, puis par une démonstration vivante de la réalisation d’un outil par un forgeron, ainsi que par la visite du village Ihitoussène dont les villageois tentent de préserver jalousement un métier séculaire. Un legs qu’ils préservent depuis des siècles et dont le secret est transmis d’une génération à une autre. Toutefois, si ce métier est en déclin depuis quelques années déjà dans plusieurs régions de la Kabylie, à Ihitoussène, les villageois essayent de raviver la flamme sous l’enclume et, avec, tout un patrimoine qui résiste difficilement aux avancées industrielles. “Le métier est transmis dans la difficulté face à une nouvelle génération qui n’est plus prête à reprendre le flambeau face à l’industrialisation des moyens agricoles”, souligne un villageois. Selon un membre de l’association, et depuis 2015, date à laquelle a été organisée la première édition de la fête de la forge au village, les adhérents de l’association ne cessent de tirer la sonnette d’alarme à l’endroit des autorités afin de “contribuer à l’effort qui vise la préservation de ce patrimoine ancestral, notamment la baisse des taxes et la baisse des prix des matières premières, comme le charbon”. (Kouceila Tighilt / Liberté du mardi 7 août 2018)
Karaali Abdelouahab - Constantine, Algérie
08/08/2018 - 382991
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Posté Le : 07/08/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Source : aps.dz publié le Lundi, 06 Août 2018