Algérie

Tizi Ouzou : Ifigha attend ses émigrés


Le début du mois de juillet signifie l'arrivée massive des émigrés et une nouvelle dynamique de vie à travers toutes les contrées de la Kabylie. Les villages sortent de leur léthargie et prennent des couleurs l'espace du séjour estival des expatriés. Ces derniers offrent un grand bol d'oxygène à la vie économique des localités déshéritées et sans ressources qui ne survivent durant toute l'année que grâce à l'apport des émigrés. Ifigha, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou, est l'une des communes qui comptent une forte communauté vivant à l'étranger. Près de 3 000 personnes sont installées outre-mer, pour une commune qui compte près de 8 000 habitants. Un citoyen sur trois vit loin de sa terre natale, laquelle n'avait pas offert des conditions élémentaires de survie à ses habitants. Aujourd'hui, ces localités sont restées déshéritées, même si elles ont changé de physionomie du point de vue des constructions. Beaucoup reste à faire et l'attente vis-à-vis des émigrés est grande. La forte activité commerciale et des services n'a pas d'incidences en profondeur sur le développement dans la région. Le président de l'APC d'Ifigha compte prendre des initiatives à l'occasion de cet été pour « nouer des liens avec notre communauté établie à l'étranger et mettre en place une structure qui pourra agir sur les plans économique et culturel, explorer les voies et moyens d'encourager le développement dans notre commune ».M. Aouar ajoute : « Nous faisons face à la contrainte du foncier mais nous pouvons apporter notre aide dans le traitement des dossiers, les accompagner dans les démarches administratives. De petites activités créatrices d'emplois et de richesse peuvent être lancées et le problème du foncier sera résolu avec la disponibilité des terrains privés. Nous prévoyons aussi la révision du PDAU pour élargir le périmètre urbain. » L'investissement dans le secteur du tourisme intéresse particulièrement la commune d'Ifigha qui dispose de certains atouts pouvant être mis en valeur. L'on cite la grotte Ifri N'Dlal, classée patrimoine national et le vieux village de Moknéa qui peut devenir une destination touristique si un projet d'aménagement venait à voir le jour. La contribution des émigrés s'est déjà manifestée récemment en faveur d'une association des jeunes du chef-lieu. L'acquisition de 7 ordinateurs a permis la création d'une section d'informatique au niveau du centre culturel. Une salle de sports a été également équipée grâce à un financement parvenu de l'Hexagone. Concernant les aides directes aux comités des villages, cela a toujours existé et permettent la réalisation de diverses tâches comme le captage des sources, le dallage des ruelles et l'aménagement des maisons de jeunes. En juillet et août, c'est le secteur du commerce qui reçoit un grand coup de fouet. Meubles, électroménager, matériaux de construction, confection, tous les commerçants et artisans renflouent leurs caisses.Le problème du transport a été résolu, puisque des dizaines de fourgons aménagés desservent l'ensemble des 11 villages de la commune. Cependant, il n'existe pas d'ambulance pour l'évacuation des urgences vers l'hôpital d'Azazga, distant d'une quinzaine de kilomètres. Un citoyen observe : « Avec l'arrivée des émigrés, c'est la fête tous les jours. Il n'y a pas uniquement des transactions commerciales, mais de nouveaux liens s'établissent et offrent une perspective de sortie pour d'autres candidats à l'émigration. »
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