Algérie

Tizi Ouzou/ Figues de barbarie Les prix en chute libre



Publié le 15.08.2024 dans le Quotidien l’Expression

Le fruit aura subi les conséquences de la grande chaleur de la mi-journée.
Le moment d'en profiter plus.
Devant la règle de l'offre et de la demande, les prix des fruits de saison ont fini par reculer dans les marchés de la wilaya de Tizi-Ouzou. Les vendeurs, généralement de petits producteurs, n'ont pas réussi à maintenir leurs prix aussi élevés qu'en début de saison, notamment dans les plus grandes places marchandes de la wilaya comme à Draâ Ben Khedda, Tigzirt, Azzazga et la ville du chef-lieu. Les prix ont subi une baisse d'environ 100% pour les figues de Barbarie et 50% pour les figues fraîches.
En effet, une virée à travers ces marchés a permis de constater la chute libre des prix de tous les fruits de saison, à l'exception des fruits faciles à conserver tels que les figues sèches. Les vendeurs reconnaissent la primauté de la loi de l'offre et de la demande. «Au début, il n'y avait pas beaucoup de figues fraîches dans les marchés. Nous pouvions fixer le prix que nous désirions. Mais là, les vendeurs sont des dizaines. Alors, les acheteurs ont le choix. Ce qui a ouvert la voie à la concurrence», explique un vendeur au marché de Draâ Ben Khedda.
Toujours dans le même marché, un autre vendeur de figues de Barbarie incombe la chute des prix à un phénomène difficile à remarquer. «Au début, nous étions peu nombreux à vendre les figues de Barbarie. Tous âgés, on travaillait pour nourrir nos familles. Ensuite, sont arrivés les jeunes vendeurs, parfois des enfants, pour casser les prix. Alors, logiquement, les acheteurs ne voulaient plus de notre marchandise, jugée trop chère», explique-t-il.
En fait, il a été effectivement constaté que la majeure partie des vendeurs était composée de jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 15 ans. D'ailleurs, nous avons essayé de comprendre ce fait en nous adressant directement aux concernés. «Je suis au CEM, je veux me faire de l'argent pour acheter les fournitures scolaires et aussi pour aller à la plage. Vu que nous avons beaucoup de figues de Barbarie, alors je n'ai pas vu meilleur moyen que de les vendre au marché. Le prix, je m'en fous, pourvu que je me fasse environ 2 000 DA/journée», explique ce jeune garçon au marché de Tigzirt. Dans un autre marché de la nouvelle ville de Tizi-Ouzou, au boulevard Krim-Belkacem, un vendeur nous dira que les prix ont effectivement baissé mais pas aussi fortement qu'à Draâ Ben Khedda. «Avant de regarder les prix, les connaisseurs en produits du terroir regardent d'abord la qualité. Il faut aussi savoir que les prix exercés la matinée ne peuvent pas être les mêmes que ceux pratiqués en fin de journée.
Le produit aura subi les conséquences de la grande chaleur de la mi-journée. Donc, il ne peut pas coûter le même prix que dans la matinée», explique doctement notre interlocuteur qui dit vendre ces fruits depuis son enfance dans les années 1940.
Même s'il est vrai que la majeure partie des vendeurs n'ont pas un niveau d'étude supérieur, il nous a été possible de constater la grande connaissance du marché des fruits de saison au sein de cette corporation. Pour eux, les services chargés de ces fruits ne sont pas très engagés avec eux dans le volet de la commercialisation. «Nous avons besoin d'un vrai marché avec tous les moyens de conservation et toutes les commodités. Des fruits comme la figue fraîche et les figues de Barbarie doivent être traitées avec la plus grande délicatesse. Ce sont des fruits fragiles et très sensibles aux températures», explique un vendeur à Tigzirt.
Enfin, il y a lieu de noter que les prix ont connu une chute libre au grand bonheur des consommateurs mais, il faut tout de même relever que les vendeurs accusent un coup dur. «C'est pour vendre que je préserve mes figuiers. Si les ventes venaient à cesser, je devrais bien changer de métier. Mais cela me contraindrait à abandonner mes figuiers. Ce serait dommage parce que nous les entretenons et nous les cultivons de génération en génération.
Dans ce cas, ce sera la fin d'une époque pour toute ma famille», se confie un vendeur de la région de Draâ El-Mizan dans le marché de Draâ Ben Khedda.
Kamel BOUDJADI




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