Le public, longtemps sevré de spectacles aux couleurs africaines, a pris d’assaut les différentes salles réservées aux exhibitions. Hier, lors de la cérémonie de clôture, plusieurs personnes, des jeunes filles et des garçons, attendaient dans le jardin de la maison de la culture une autorisation d’accès.
Mais, les policiers les tenaient loin de la salle. La cérémonie de clôture étant réservée aux invités. Des dizaines de personnes, parmi lesquelles se trouvaient des délégations, des organisateurs et des privilégiés, avaient pris place dans la salle tôt le matin. Un constat amer est à dresser : la ville de Tizi Ouzou ne dispose pas de structures culturelles dignes d’une wilaya de 1,3 million d’habitants. La situation ne semble guère intéresser les responsables de la culture. Le succès populaire de ce festival a, en tout cas, mis à nu les manques criards en matière d’infrastructures culturelles. Les 18 millions de dinars engloutis par cette manifestation ont permis aux différents publics des localités de l’intérieur de la wilaya d’apprécier les animations proposées par les troupes nationales et étrangères, mais aussi a été l’occasion pour la Kabylie et l’Algérie de concrétiser l’ouverture sur d’autres horizons. Pour Lhadi Ould Ali , commissaire du festival, directeur de la culture de wilaya et aussi directeur de la maison de la culture Mouloud Mammeri, le bilan est positif. « C’était une semaine d’amitié, de paix et d’échanges culturels très réussis sur les plans organisationnel et populaire. Nous avons atteint notre but, celui de réunir des délégations algériennes, arabes et africaines. » Les activités du festival scindées en quatre axes (danse, colloque, marché de produits d’artisanat et exposition), ont sans conteste apporté une note de gaieté à la ville, mais la « dimension humaine et universelle » que les organisateurs ont assignée à la mise sur pied de ce festival a été remise en cause par certaines organisations. La communauté estudiantine a ainsi empêché le déroulement des festivités prévues dans les cités universitaires en raison de la tendance de « folklorisation effrénée de notre patrimoine culturel et notre créativité par les responsables locaux de la culture », a affirmé un membre de la coordination locale des étudiants. Pour avoir réussi à mettre sur pied ce festival, les organisateurs ont annoncé que la deuxième édition, prévue du 25 juillet au 2 août prochains, sera plus importante tant sur le plan logistique que sur le nombre des pays participants. Lhadi Ould Ali a indiqué, lors de la cérémonie de clôture, que tous les pays arabes seraient invités l’été prochain et présenteraient des spectacles dans les 67 communes de la wilaya. Les débats autour d’une telle opportunité ont commencé à Tizi Ouzou.
Posté Le : 23/01/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Saïd Gada
Source : www.elwatan.com