Algérie

Tizi Ouzou attend l?informatisation


Hier à Tizi Ouzou, les enceintes judiciaires étaient quasiment vides. Au tribunal de la ville, les audiences ne sont pas programmées les dimanches, alors qu?à la cour, seulement deux affaires criminelles ont été jugées. Les travées étaient vides et les salles d?audience aussi. L?accueil des agents de sécurité est courtois. Un avocat, auquel nous avions demandé son avis sur la réforme de la justice, nous oriente vers le barreau situé au centre-ville. L?homme à la robe noire pénètre dans la salle du tribunal criminel dont le verdict des deux affaires est attendu pendant une heure et demie. Au deuxième étage, le procureur général adjoint reçoit une délégation des archs conduite par Belaïd Abrika. Celui-ci dira : « Tous les cas portés à la connaissance du mouvement sont posés et suivent la procédure en vigueur. » Le magistrat nous reçoit et déclare à propos des délégués : « Nous les avons reçus comme nous recevons tous les gens. Nos portes sont ouvertes. » Questionné sur la réforme de la justice, il dira : « Elle se met en place et avance au fil des jours. En effet, un arsenal juridique est déjà promulgué, comme les codes sur le commerce et les procédures pénales. J?estime que l?accord d?association avec l?Union européenne devra être suivi de l?adaptation de notre législation pour répondre aux exigences internationales. Les conditions carcérales sont en nette amélioration aussi. » Toutefois, les moyens technologiques modernes tardent à se mettre en place. La machine à écrire est omniprésente dans les tribunaux. Depuis l?installation de la direction de la modernisation, l?informatique fait une entrée lente dans les palais de justice. Par ailleurs, selon le magistrat, la cour de Tizi Ouzou a reçu des instructions du ministère de la Justice pour liquider toutes les affaires en instance. « Nous n?avons plus d?affaires de 2003 qui sont encore pendantes. Le citoyen reçoit son jugement 15 jours après le verdict. » Pour liquider les affaires, les procès se poursuivent même la nuit. Avant-hier, un verdict est tombé à 22h. Cependant, la non-exécution des décisions de justice préoccupe beaucoup de justiciables. Les plus récalcitrants sont notamment les administrations de l?Etat et les employeurs des secteurs public et privé, note-t-on. Selon l?adjoint du procureur général, les problèmes surgissent quand l?entreprise est dissoute. « Mais depuis 2001, une disposition du code pénal oblige l?employeur à reprendre son employé licencié », dit encore le magistrat.
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