Qu’il pleuve ou qu’il vente, par temps de canicule, les agents de nettoiement de la commune de Tizi Ouzou et des autres localités de la wilaya ne rechignent pas à la besogne, malgré leurs conditions socioprofessionnelles très difficiles.
De jour comme de nuit, perchés sur le marchepied de la benne- tasseuse, à l’avant d’un tracteur brinquebalant rempli d’ordures ménagères ou derrière une poubelle à roulettes, les éboueurs sont constamment sur le front pour la sauvegarde d’un environnement propre et sain.
En cette période de catastrophe sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus, les dessertes quotidiennes et le nettoyage des ruelles ne connaissent pas de répit. Même si tout est à l’arrêt, confinement oblige, les équipes de l’EPIC communal de collecte de déchets ménagers (Codem) tournent à plein régime, a-t-on constaté jeudi au chef-lieu de wilaya, où la collecte des ordures ménagères est toujours assurée. Idem pour les sections balayeurs qui opèrent à travers les secteurs de la ville des Genêts. Le salaire est loin d’être motivant et les moyens rudimentaires mais les employés semblent faire contre mauvaise fortune bon cœur.
En plus de la précarité de leur travail, les agents de nettoiement sont confrontés aujourd’hui aux risques liés à la propagation du Covid-19. Dans les poubelles débordantes à vider chaque jour et les immondices à ramasser à chaque coin de rue, il y a un peu de tout, dont des mouchoirs et des… bavettes de protection jetés par terre et qui peuvent être infectés.
Ce geste peut être un grand vecteur de propagation du virus mortel. Il y a aussi le risque de contamination par inhalation d’autant qu’en dehors du corps humain le Covid-19 peut survivre jusqu’à 72 heures sur des surfaces plastiques et en acier. Les éboueurs ne disposent pas de moyens pour y faire face, en particulier des masques de protection, dont la pénurie se fait sentir même dans les hôpitaux où sont pris en charge les cas atteints ou suspectés de coronavirus.
Chaussures de sécurité inadéquates, gants souvent en piteux état, tenue réglementaire inexistante pour beaucoup d’entre eux, absence de douches, manque de prise en charge médicale (médecin de travail, vaccins antirabiques et contre l’hépatite A et autres moyens de lutte contre les maladies infectieuses et contagieuses), les personnels de collecte et de gestion des déchets à travers les communes de la wilaya de Tizi Ouzou exercent dans des conditions pénibles. En raison des risques encourus présentement, des praticiens de la santé publique préconisent d’imposer aux agents de collecte de tri et de traitement des déchets ménagers, le port de masques de qualité imperméables contre le coronavirus.
Les situations à risque mettent en danger la santé et la vie de cette catégorie professionnelle qui continue d’assurer le ramassage des ordures ménagères en milieu urbain et à travers les villages, leur acheminement vers le Centre d’enfouissement technique (CET) de Oued Falli et les décharges contrôlées. Le volume du travail reste important en dépit de la quarantaine imposée à la société et l’arrêt de l’activité commerciale.
Les éboueurs, qui craignent pour leur santé et celle de leur famille dans la conjoncture dramatique que nous vivons, réclament un minimum de mesures de protection, notamment des masques. Dans la commune d’Azazga, le personnel du parc communal et les agents du nettoiement ont demandé, dans un courrier adressé au président de l’APC, la mise à leur disposition de «moyens adéquats dans la mesure du possible afin de bien pouvoir minimiser les risques de propagation du coronavirus».
Les rédacteurs de la déclaration ajoutent qu’ils sont «les plus exposés aux différents risques de contagion vu notre contact direct et permanent, fonction oblige».
Pour eux, «ces mesures que nous demandons se résument en des tenues de protection, des masques, des gels hydro-alcooliques et des vestiaires».
Photo: Les ouvriers de la voirie assurent leur tâche à l’heure du confinement général de la population
Ahcene Tahraoui
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Posté Le : 29/03/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Ahcene Tahraoui
Source : elwatan.com du samedi 28 mars 2020